Voix royale pour Delphine Mégret à Sylvanès

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  • Delphine Mégret (assise, en rouge) était à l’affiche, dimanche, du 45e festival international  de musiques sacrées et de musiques du monde de Sylvanès. La soprano aveyronnaise a accompagné l’ensemble musical La Fenice pour une (re)découverte grisante des vives et pétillantes cantates burlesques de Jean-Sébastien Bach.
    Delphine Mégret (assise, en rouge) était à l’affiche, dimanche, du 45e festival international de musiques sacrées et de musiques du monde de Sylvanès. La soprano aveyronnaise a accompagné l’ensemble musical La Fenice pour une (re)découverte grisante des vives et pétillantes cantates burlesques de Jean-Sébastien Bach. - DR
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Rui DOS SANTOS

Née à Pont-de-Salars, la soprano aveyronnaise de 33 ans, installée à Moissac (avant un retour à Perpignan ?), a chanté à deux reprises cet été à l'occasion de la 45e édition du festival de musiques sacrées et de musiques du monde.

"J’ai travaillé dans le silence !". La formule est de Delphine Mégret et elle plante le décor de ce qu’a été la période de la pandémie pour la soprano aveyronnaise. "Mais, travailler dans le silence ne veut pas dire pour autant rester muette", précise l’artiste de 33 ans qui se dit "chanceuse et privilégiée". "J’ai fait beaucoup de choses car Sylvanès a poursuivi ses projets en cours, ses résidences, confirme l’intéressée. C’était certes long et éprouvant mais, par rapport à d’autres collègues, je n’ai pas à me plaindre. Michel (NDLR, Wolkowitsky) a tenu à poursuivre son activité, en s’adaptant". Elle se réjouit également du fait que "la crise sanitaire a permis de se rapprocher entre amis".

Née à Pont-de-Salars (à la maison) le 23 août 1989, dans une fratrie de quatre enfants, dont elle est la benjamine, de parents originaires de Rennes "mais qui avaient envie de se poser et qui sont tombés amoureux de la région", elle a rapidement déménagé, avec toute la famille, à Souyri, sur la commune de Salles-la-Source. Avouant "avoir baigné dans une enfance unique" (en particulier l’école à domicile assurée par sa mère), elle se souvient également des deux leitmotivs parentaux : "Avoir une bonne alimentation, apprendre la musique classique".

Sa formation a eu lieu à l’école de musique de Rodez. à la chorale mais aussi dans les cours de flûte traversière, avant que l’enseignant décèle qu’elle était faite pour le chant. Elle a découvert, adolescente, les chœurs de Sylvanès et Michel Wolkowitsky, faisant ensuite ses classes, durant huit ans, à la Guildhall school of music et drama de Londres. De retour en France, elle a suivi les battements de son cœur jusqu’à Perpignan, déménageant voilà peu à Moissac. L’expérience tarn-et-garonnaise va être de très courte durée puisqu’elle retrouve bientôt les Pyrénées-Orientales.

"Il faut ouvrir le monde du lyrique"

En attendant, le calendrier est "bien chargé" : deux dates avec le Trio Desmée, dont fait partie sa sœur Shani, violoncelliste (mardi 2 août au festival Musique et nature de la Vallée de la Rotja dans les Pyrénées-Orientales, samedi 20 août au festival lyrique de Tourtouse en Ariège), le gala d’ouverture, samedi 8 octobre, à 21 heures, du 16e festival d’art lyrique Pézenas Enchantée, dans le cadre des 400 ans de la naissance de Molière et du centenaire de celle de Boby Lapointe, avec Don Giovanni, où elle joue le rôle de la jeune paysanne Zerlina.

Et puis, il y Sylvanès. Après une première apparition la semaine dernière, Delphine Mégret a été à nouveau à l’affiche, dimanche dernier, de la 45e édition du festival de musiques sacrées et de musiques du monde dans l’abbatiale du Sud-Aveyron. La soprano aveyronnaise a accompagné, en effet, l’ensemble musical La Fenice avec un Bach burlesque au programme. "On l’a déjà présenté l’an passé à Saint-Guilhem-le-Désert. C’est très vivant, très dansant, très joyeux", sourit l’artiste, glissant, avec une pointe d’humour de circonstance : "C’est un Bach où il n’y a que de bonnes notes". Elle y a interprèté les parties vocales choisies par le directeur musical Jean Tubéry.

"C’est de la musique qui me correspond, assure-t-elle. Je me retrouve complètement dans cet univers où la voix est traitée comme un instrument". Elle n’oublie pas les éloges pour La Fenice : "C’est un ensemble extraordinaire. Nous sommes en osmose totale, d’autant que le baroque, ça me parle. Ce concert avec eux me tient à cœur. Il me donne le sourire". Ces collaborations alimentent aussi la réflexion de Delphine Mégret : "J’ai une signature, avec plusieurs cordes à mon art (musique contemporaine, baroque...) mais, si j’ai choisi un axe vocal ces derniers temps, j’ai surtout envie de créer du lien entre les styles musicaux. Il est important d’ouvrir le monde du lyrique, souvent qualifié de fermé, d’élitiste, et tordre ainsi le cou aux préjugés".

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