Aveyron : en randonnée à Durenque, doux moments de solitude près de la maison du poète

C’est une balade hors du temps. Le départ se fait depuis le petit village de Durenque. Le topoguide recommande de se garer au moulin de Roupeyrac, mais peut-être vaut-il mieux commencer une centaine de mètres plus haut dans depuis le cœur du village. L’endroit a été rénové et les habitants en ont fait un lieu charmant, avec beaucoup de fleurs, qui donne envie de s’y arrêter sur cette route départementale, qui relie les lacs sur Lévézou aux monts du Réquistanais. C’est donc du moulin de Roupeyrac (1) que démarre la randonnée qui doit durer 3 h 30 pour 12 kilomètres (et 240 m de dénivelé positif – balisage jaune). Mais deux variantes, beaucoup plus courtes (5 et 7,5 km, balisages vert pour la première, bleu pour la seconde), sont possibles. Idéal notamment si on est accompagné d’enfants. Le point de départ est un lieu important du patrimoine aveyronnais : il s’agit de la maison natale du poète François Fabié. Elle se visite d’ailleurs. Installée sur la Durenque, elle jouxte un bassin de pêche qui a été aménagé. Si les pêcheurs sont de sortie, ce sera sans doute le dernier endroit où le marcheur verra de la civilisation. Plus de passants, plus de réseau téléphonique et un plongeon dans la nature à l’état pur.

Dans la forêt de hêtres

Le parcours démarre par un long faux plat montant. Une fois le pont longeant le moulin passé, il faut prendre à droite et longer la route jusqu’au hameau de Chante Coucou. Sur ce tronçon, il n’y a que des champs. On entre sur le territoire de la brebis lacaune. C’est elle la maîtresse des lieux et il ne s’agit pas de la déranger. Passée la charmante petite ferme de Chante-Coucou, il est temps de bifurquer sur la droite et de prendre le chemin de terre. On entre alors dans la forêt. Ici, à l’ombre de magnifiques hêtres, la température baisse un peu, ce qui est appréciable en cette période caniculaire. Là reste les vestiges de ce qui est "le vieux Durenque" (2). La légende raconte qu’il aurait servi de refuge à des ermites. Finalement, le lieu se prête assez bien à la solitude. Et les arbres n’ont pas d’oreilles et ne portent pas de jugement. Un moment pour se retrouver avec soi-même, très loin du monde extérieur. Un peu plus loin, dans les bois, il ne reste plus que le bruit des oiseaux, de la rivière, qui passe quelque part plus bas. Ces chemins sont un bonheur à arpenter à pied, mais aussi à VTT, tant ils se prêtent à quelques descentes à sensation. Pour ceux qui veulent déjà arrêter, il est possible de tourner et de rentrer vers le moulin. Mais en continuant, sur la piste d’exploitation qui s’offre à nous tout droit, le randonneur peut rejoindre la ferme du Rajol (3) et y voir un panorama magnifique sur le plateau du Lagast. C’est là que le deuxième point de sortie est proposé. En continuant, la route permet de rejoindre le hameau du Verdier avec son four à pain en plein centre du bourg. En prenant à droite, c’est dans la direction de Montméja (4) qu’on se retrouve, un peu plus d’un kilomètre plus loin. Il est temps alors de remonter vers le point de départ. Pour cela, il faudra passer le ruisseau (Le Jabru), remonter à travers bois jusqu’au carrefour, suivre le balisage du chemin à gauche qui descend au ruisseau la Durenque, puis remonter encore la piste qui arrive à la ferme des Serieysse. Ensuite, pour rentrer, il faut prendre une petite portion de la D56 jusqu’à Durenque. Attention, la chaussée est étroite et les voitures roulent parfois vite…

Randonnée du moulin de Roupeyrac (12 km, 3 h 30, 280 m de dénivelé positif, difficulté deux étoiles.)