Dans cette université, les étudiants peuvent suivre des cours visant à améliorer leur santé mentale

  • Précarité économique, stress, anxiété, solitude, incertitudes à propos de l’avenir… Aggravée par la pandémie, la détresse étudiante représente un véritable enjeu de santé publique.
    Précarité économique, stress, anxiété, solitude, incertitudes à propos de l’avenir… Aggravée par la pandémie, la détresse étudiante représente un véritable enjeu de santé publique. Eliott Reyna / Unsplash
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Une université située au Pays de Galles a proposé à des étudiants en psychologie de suivre des cours axés autour du bien-être. L'expérience a démontré que la participation à ces programmes a contribué à réduire leur détresse psychologique.

Précarité économique, stress, anxiété, solitude, incertitudes à propos de l’avenir… Aggravée par la pandémie, la détresse étudiante représente un véritable enjeu de santé publique. Les universités sont nombreuses à chercher des solutions pour accompagner leurs étudiants et améliorer leur santé mentale. Des chercheurs de l’université de Swansea (Pays de Galles, Royaume-Uni) ont justement travaillé sur le problème en concevant sur mesure un cursus axé autour du bien-être psychologique.

Le programme en question est un module facultatif permettant d'obtenir des points supplémentaires, proposé aux étudiants en troisième année de licence en psychologie. Il comprend des thèmes essentiels tels que la psychologie positive et des exercices d’introspection, ainsi que des questions placées au centre des préoccupations des jeunes comme l’écoanxiété ou les inégalités sociétales (hommes-femmes, raciales etc).

Le cursus s'est déroulé sur cinq semaines, avec une approche d'apprentissage mixte, comprenant 5 heures de séminaires réalisés en visioconférence, 10 heures de modules d'apprentissage, 40 heures d'études et d'activités et 45 heures de préparation à l'évaluation.

Un total de 128 étudiants divisés en deux groupes a pris part à l’expérience, qui s’est déroulée entre 2020 et 2022. Les participants du premier groupe ont suivi le module et rempli un questionnaire avant et après l’expérience afin de fournir aux chercheurs des informations relatives à leur état de santé mentale. Les autres étudiants (groupe témoin), qui ont eux aussi répondu aux questionnaires, étaient inscrits à un module facultatif et devaient y consacrer le même temps.

Faire du bénévolat ou militer au sein d'une ONG

"Notre étude a été menée pendant la pandémie de Covid et démontre la capacité des modules stratégiquement conçus à améliorer le bien-être des étudiants pendant les périodes difficiles", explique Andrew H.Kemp, qui a dirigé l’étude. Les chercheurs ont en effet constaté des différences "significatives" de santé mentale entre les étudiants qui ont suivi le module et ceux du groupe témoin.

"Ces résultats ont des implications importantes pour la réflexion sur la façon dont le secteur de l'éducation pourrait soutenir le bien-être parallèlement à d'autres facteurs de stress sociétaux majeurs comme la crise climatique. Notre module encourage la réflexion sur ces questions et sur ce que les étudiants pourraient faire dans le cadre de leur capacité à aborder les questions sociétales d'importance majeure", concluent les auteurs de l’étude.

Ces derniers soulignent notamment l'intérêt pour ces jeunes de s'engager sur le plan collectif dans des causes qui leur tiennent à cœur, par exemple en faisant du bénévolat ou en s'impliquant dans une ONG.

Selon une recherche publiée début 2021 par l’Ecole des hautes études en santé publique de Rennes, 60% des étudiants présentent des signes dépressifs (soit un étudiant sur cinq). Une détresse que les chercheurs associent directement à la pandémie, compte tenu de la période à laquelle elle a été réalisée.

Mais ce mal-être psychologique chez les étudiants existait déjà avant l'arrivée du Covid-19. Une autre étude réalisée dans trois pays européens (France, Roumanie et Moldavie) publiée en 2018 révélait des taux élevés de dépression, de stress et d'anxiété chez les jeunes participants : respectivement, 39%, 47% et 35,8% en moyenne dans les trois pays concernés.

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