Decazeville : les leçons de l’aménagement du Lot en période de sécheresse
Déjà, en 1990, on tirait la sonnette d’alarme sur le manque d’eau. Retour sur l’exemple de la gestion du Lot
La période de sécheresse que nous vivons questionne, peut faire peur en imaginant un avenir avec un déficit d’eau chronique. Pour celles et ceux qui en doute, le changement (ou dérèglement) climatique a bel et bien débuté. Les périodes sèches comme pluvieuses ont toujours existé (juillet avait été très humide l’an passé). On se souvient de la sécheresse de 1976, de la longue canicule de 2003 ou encore celle de 2011 qui avait occasionné des restrictions d’eau dans des départements dès le mois d’avril. Celles cumulées de 1989 et 1990 sont moins présentes dans les mémoires et pourtant elles avaient été particulièrement sévères, avec pas moins de 70 départements sinistrés.
Plusieurs intervenants avaient alerté l’opinion, dont Christian Bernad, qui était alors président de l’association pour l’aménagement de la vallée du Lot, avec un article publié dans Le Monde :
"Ces deux années de sécheresse ont fait enfin comprendre que nos rivières peuvent mourir, non seulement par manque d’eau, mais aussi par négligence et absence d’entretien… Contrairement à la terre, l’eau – tout comme l’air – se distingue par son caractère unitaire. Comment gérer un cours d’eau ? En engageant une réflexion puis une action globale sur un bassin-versant, de l’amont à l’aval, assurant une bonne cohérence des politiques sectorielles. Les ententes interdépartementales mises en place pour la Dordogne, l’Adour, le Lot sont de bons exemples… Il n’y a pas de bonne gestion sans le suivi, le rôle bien défini de chaque acteur et les connaissances sur le langage des cours d’eau".
La gestion de l’eau du Lot, en bonne entente avec EDF avait été citée comme un exemple à suivre. Même si nos ruisseaux sont à sec, causant une perte pour la biodiversité, notre territoire a la chance de ne pas trop souffrir face aux sécheresses, c’est grâce à ce sillon de vie bienfaiteur qui est maintenu en état, avec une eau claire et suffisante. "D’ailleurs il faut à tout prix éviter une balkanisation de la gestion des barrages hydroélectriques", s’est inquiété récemment Christian Bernad.
Par ailleurs, des économies d’eau peuvent encore se réaliser : éviter les gaspillages pour les particuliers avec des gestes simples, colmater les fuites des réseaux pour les collectivités, tout en soutenant les besoins en eau de l’agriculture et du monde économique. Une suggestion qui paraît simple nous vient à l’esprit, cité il y a quelques années par Pierre Rabhi, écrivain et figure de l’agroécologie : pourquoi ne pas rendre obligatoire des réservoirs pour récupérer l’eau de pluie dans les habitations afin d’alimenter les chasses d’eau ?
Toujours est-il, les gouvernants doivent trouver un équilibre subtil et agir vite.
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