Inodesign relève le challenge de la carte électronique Made in France

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    Inodesign relève le challenge de la carte électronique Made in France
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BPI France

Fabriquer des cartes électroniques de A à Z en France, c'est aujourd’hui possible grâce à Inodesign une start-up fondée en 2012 par Mickaël Coronado, qui propose une alternative à la filière asiatique. Le CEO nous en dit plus. 

"Il fallait parfois faire appel à plusieurs prestataires différents, souvent Chinois, avant de disposer d’un prototype complet à proposer ", raconte Mickaël Coronado. En 2012, il fonde Inodesign afin de créer, sans sous-traitance, des cartes électroniques et des câbles électriques. Basée dans les Haut-de-France, la start-up a réussi à centraliser toutes les étapes de fabrication, ce qui lui a permis de rivaliser avec les temps de livraison de ses concurrents asiatiques. Aujourd'hui, le fondateur et dirigeant de l'entreprise explique son envie de carte 100 % française.

Big média : La stratégie zéro sous-traitance d’Inodesign s’est-elle progressivement dessinée ou était-elle en place depuis ses débuts ?

Mickaël Coronado : À l'époque où j'étais ingénieur salarié, je me suis rendu compte que pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, les projets n'avançaient pas faute de disponibilité des composants électroniques. Il fallait passer par de nombreux prestataires avant de pouvoir avoir un prototype qui fonctionne.

Lorsque l’on fait de l’innovation électronique, chaque minute compte si on ne veut pas se faire doubler par les concurrents ! Inodesign a été créé à partir de cette nécessité de pouvoir travailler plus efficacement, en intégrant toute la chaîne de valeur sur nos deux sites de Croix et d’Avelin dans les Hauts-de-France et en disposant de plus de flexibilité de production. Le zéro sous-traitance est donc l’ADN de la société.

BM : Comment organisez-vous votre production interne tout en mêlant différents savoir-faire ?

MC : Nous avons créé des marques pour chaque secteur d’activité afin que nos clients dissocient bien chaque spécialité tout en valorisant la chaine de production des composantes électroniques que nous maitrisons dans sa totalité. Nous avons cinq marques qui couvrent l'ensemble de notre chaîne de valeur. Tout d'abord, le développement du produit puis, le prototypage avec la pré-série, la réalisation du cahier technique suivie de la fabrication de la carte électronique et des faisceaux. Pour finir le surmoulage des connecteurs.

BM : L’un des principaux freins à la relocalisation en France dans le domaine électronique concerne l’approvisionnement en matière première. Comment réussissez-vous à contourner cet obstacle ?

MC : Notre stratégie se construit en deux axes. Tout d'abord nous confectionnons des stocks importants de composants électroniques en achetant rapidement ce qui est disponible sur le marché. On passe ainsi d’un stock d'environ 500 000 € à plus d’1,8 million d'euros en deux ans. Nous proposons également à nos clients deux solutions de routage, l'une est 100 % maison, la deuxième propose d'intégrer des composants externes pour faire face aux difficultés éventuelles d'approvisionnement.

BM : À ses débuts, le développement d’Inodesign était particulièrement lié à son principal client, OVH. Aujourd’hui, comment évolue ce partenariat ?

MC : Notre premier site de Croix est effectivement encore situé au cœur du siège de fabrication des serveurs d’OVH ! Nous avons grandi ensemble, et notre relation commerciale se dirige progressivement vers un partenariat plus équilibré. Il représente toujours 50 % de notre chiffre d'affaires mais nous travaillons également avec de plus en plus de secteurs d’activité. Notre portefeuille clients est aujourd’hui composé de 350 entreprises très diverses, de la start-up à la grande entreprise en passant par le fabricant de chaudières ou d’éoliennes. Nous avons d’ailleurs clôturé au 30 juin un chiffre d'affaires de 7,5 millions d’euros, au-delà du prévisionnel.

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