Villefranche-de-Rouergue. L’eau, le fil bleu d’une belle chasse aux trésors dans l'Ouest-Aveyron

Abonnés
  • Le Pont du Perlé.
    Le Pont du Perlé. Rui Dos Santos
Publié le
Rui Dos Santos

En Aveyron, il y a des chemins de randonnée. C’est même le département de l’Hexagone qui possède le plus de kilomètres balisés, avec, bien sûr, le GR65. S’il est donc facile de sillonner le territoire à pied, il existe également la possibilité de le découvrir en voiture. L’Ouest-Aveyron regorge ainsi de trésors cachés et ce circuit "à la carte" (qui ne figure sur aucun guide) permet une balade sur la journée avec, autour de la Perle du Rouergue, 100 kilomètres au compteur.

Dans cette belle contrée aveyronnaise, il y a un mot d’ordre, presque un leitmotiv : prendre le temps de se perdre au cœur des vallées sauvages, dans des villages typiques forts en caractère ou sur les collines. Le site internet de l’office de tourisme de Villefranche-de-Rouergue, qui a tissé sa toile jusqu’à Najac d’un côté et Villeneuve de l’autre, n’est-il pas : www.bastides-gorges-aveyron.fr.

Le départ de cette sortie est donné d’ailleurs de l’hôtel de ville de la Perle du Rouergue, en direction de la route de la Gasse, le long de la rive gauche de la rivière qui traverse la bastide, avec un arrêt au hameau de Combe Nègre pour découvrir les vestiges des anciens aqueducs (1).

Anciens aqueducs
Anciens aqueducs Rui Dos Santos

C’est sur ce secteur que les sources des vallons du Ségala se déversant dans l’Aveyron ont été captées, à la fin du XIXe siècle pour approvisionner la cité. Un travail titanesque, tant pour les quatre kilomètres de conduites extra muros que pour les canalisations construites en centre-ville. Elles alimenteront 25 bornes-fontaines et 41 bouches d’arrosage et d’incendie. Un premier pas important, qui révolutionne les habitudes des habitants, jusque-là contraints à d’harassantes corvées d’eau dans les rares fontaines publiques, dont le griffoul, et dans une dizaine de puits.

À quelques kilomètres de là, de l’autre côté de la RD911, Morlhon est connu pour les ruines de son château des Anglais. Mais, il y a aussi le très paisible pont du Périé (2). Le plus proche voisin n’a pourtant pas oublié ce terrible orage de 1958 qui a emporté une moitié de l’ouvrage d’art… Une association a alors été constituée et a orchestré la reconstruction, ainsi que l’aménagement des abords. La prochaine étape est une autre bastide, en l’occurrence celle de Najac.

Avec sa forteresse imprenable du XIIIe siècle, le pont Saint-Blaise, qui enjambe l’Aveyron, ou encore le circuit des fontaines, dont celle de la Planquette, mais comment passer sous silence l’église de La Salvetat-des-Carts (3).

La Salvetat-des-Carts.
La Salvetat-des-Carts. Rui Dos Santos

Remaniée aux XVIe et XIXe siècles, elle possède un magnifique chevet roman datant du XIe siècle. Il ne faut pas oublier de pousser la grille du vieux cimetière qui comporte un bel ensemble de vieilles croix sculptées. L’heure tourne, il est temps, en empruntant le réseau secondaire par Monteils et La Rouquette (les sculptures de Pierre Prévost méritent le coup d’œil), de rallier l’église Saint-Michel de Toulonjac (4), copie de la collégiale Notre-Dame de Villefranche. En taille réduite certes, mais la ressemblance des porches, des auvents et des clochers est bluffante !

L'église Saint-Michel-de-Toulonjac.
L'église Saint-Michel-de-Toulonjac. Rui Dos Santos

Le plaisir coule de source !

La RD24, qui file ensuite vers le Lot en passant par Cajarc (patrie de Georges Pompidou), permet de rejoindre les lavoirs d’Ols-et-Rinhodes (5).

Les lavoirs d'Ols-et-Rinhodes
Les lavoirs d'Ols-et-Rinhodes Rui Dos Santos

Qu’ont-ils de plus que celui de Martiel ou celui de Montsalès ? Et bien, ils sont deux justement ! Ils sont situés à l’extérieur du village, à quelques mètres l’un de l’autre, avec une architecture complètement différente. Ils étaient des lieux de vie, de rassemblement, où la population pouvait "faire la causette", raconter des histoires et, surtout, laver son linge.

De l’eau, il en est également question pas très loin de là, à Montsalès précisément, avec la source du Flancou (6). Il est tout d’abord possible de la toiser, à partir du point de vue situé dans le village et baptisé "Le saut éternel". Celui de la Mounine n’est d’ailleurs pas bien loin…

La source du Flancou.
La source du Flancou. Rui Dos Santos

Alors que les plus courageux et/ou les plus sportifs peuvent rejoindre la source à pied par le chemin de randonnée (très bien indiqué) qui s’élance tout près de la place principale, la voiture est une autre option. Pas loin du cimetière, un chemin (praticable) mène au hameau d’Estève. C’est de là qu’une piste mène en dix minutes jusqu’à ce site assez étonnant. Un coup de cœur !

Pour poursuivre cette sortie à la découverte des trésors cachés de l’Ouest-Aveyron, impossible de ne pas faire le rapide crochet par Foissac. Pour une épopée géologique et archéologique à la grotte préhistorique ? Pourquoi pas. Petits et grands seront fascinés par sa rivière souterraine, ses concrétions remarquables, ses poteries et bien d’autres vestiges. Mais, les atouts de la commune ne sont pas que souterrains puisque le plancher des vaches réserve de belles surprises avec, par exemple, le circuit des dolmens (7).

Le circuit des dolmens
Le circuit des dolmens Rui Dos Santos

Les visiteurs entrent dans un univers mystérieux, avec 4 000 ans d’histoire, de croyances, de contes, de légendes. Le soleil aurait-il trop cogné ? Une pause fraîcheur s’impose. L’endroit idéal est, sans conteste, le marais de Montaris (8).

Le marais de Montaris
Le marais de Montaris Rui Dos Santos

C’est là que naît la Diège, rivière longue de 18 kilomètres qui se jette dans le Lot à Capdenac-Gare. Cette zone humide, qui s’étend sur une superficie de 14,84 hectares, souvent comparée à une véritable éponge naturelle, est un paradis pour de nombreuses espèces animales (57 ont été recensées) et végétales (la Grande douve bénéfice d’un statut de protection à l’échelon national). Les derniers kilomètres de cette balade mènent à Villeneuve. Avant d’être une bastide, elle était sauveté au XIe siècle, une zone de refuge créée par l’église. Des croix en pierre (9) en sont les témoins. Celle située devant la salle des fêtes invite à découvrir le Tombeau du Géant.

Des croix en pierre.
Des croix en pierre. Rui Dos Santos

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?