Nouvelles écritures : une école hors du commun pour former les scénaristes des séries de demain

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    Nouvelles écritures : une école hors du commun pour former les scénaristes des séries de demain Cécilia Gabizon
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - L’école innovante et gratuite, fondée il y a un an, recrute sa deuxième promo jusqu’au 21 août. Fin juin, les douze talents de la première promo avaient présenté à Paris les pitchs de leurs séries, représentatives d’une génération suscitant immédiatement l’intérêt des plateformes de streaming comme Netflix, HBO et Disney+.

Au tout début de cette aventure, il y a une femme et un constat. "Il n’y a pas assez de scénaristes", ça c’est le constat et, elle, c’est Sophie Mougin, la présidente et co-responsable pédagogique de l’école Nouvelles écritures. Reconnue dans le milieu, cette professionnelle, qui a fait partie de l’école Koutrajmé, a lancé l’association Nouvelles écritures en avril 2021 avant de mettre sur pied la première promo de cette école, totalement gratuite, dédiée à former les scénaristes des séries de demain.

Un projet qui a vu le jour pendant les confinements successifs en France, alors que tout le monde se ruait sur Netflix : "La demande accrue de contenus a mis en avant de façon criante l’écart entre les besoins et le manque de scénaristes". Dès lors, Sophie Mougin remue ciel et terre pour évaluer l’intérêt des studios avant de se lancer dans cette nouvelle aventure. Et son idée plaît. Très rapidement, de nombreux partenaires, du ministère de la Culture aux studios Eléphant, ont vu le potentiel de son projet et ont décidé de monter à bord.

Un besoin de représentation à l’écran

D’autant que cette recherche d’auteurs va emprunter des chemins inédits, loin des grandes écoles de cinéma, avec un recrutement à la motivation, au talent, et l’envie d’aider les jeunes à entrer dans "ce petit monde" grâce à une formation totalement gratuite. "C’est un entre-soi, c’est un tout petit milieu", regrette Sophie Mougin. Avec des écoles payantes et souvent trop chères pour les jeunes des milieux plus modestes qui doivent soit s’endetter, ou abandonner. "La plupart de ces élèves ont renoncé à ces études pour des raisons financières et sociales", a confirmé la directrice.

Derrière ce combat pour rendre la formation de scénaristes plus accessible à tous, c’est aussi la question de la représentation d’une France plus diverse qui alimente le projet : "On a beaucoup lutté pour avoir des visages différents à l’écran et ce n’est pas fini. Mais au-delà, les histoires diverses et la richesse de la France aujourd’hui ne sont guère racontées", détaille Sophie Mougin.

Ces récits s’inscrivent dès l’écriture d’un projet de série. "On a une jeunesse qui ne veut plus de ces préjugés racistes, de ce racisme ordinaire qui existe en France encore beaucoup de la part de gens qui pensent ne pas être racistes", explique-t-elle avec passion, avant de poursuivre : "Cette jeunesse est beaucoup plus ancrée dans ces problèmes de société que ne l’ont été les générations antérieures".

Une promo engagée qui séduit les plus grands studios

Les projets exposés par les douze jeunes de cette première promo de Nouvelles écritures devant un parterre de professionnels repartis conquis ont bien abordé ces questions, subtilement : "l'identité, le genre, le féminisme, trouver sa place dans cette société. Est-ce qu'on peut réussir au détriment des autres ? Toutes ces questions sont posées dans les douze concepts des séries", se réjouit la directrice.

Pendant neuf mois, les élèves ont jonglé entre la théorie et surtout la pratique, grâce à des intervenants de renom. Des scénaristes reconnus, des réalisateurs comme Olivier Nakache, ont répondu présents pour accompagner ces jeunes pousses et leur donner les clés du métier : "On a eu beaucoup d’intervenants qui nous disaient très clairement ‘j’aurais rêvé d’avoir cette formation parce que j’aurais gagné dix ans", se rappelle Sophie Mougin.

Et le résultat est probant. Une standing ovation a fait vibrer le musée Guimet, rempli à craquer par des responsables de HBO, Netflix, Disney+, Canal+ ou encore France Télévisions : "Tous les producteurs importants étaient là. On avait une quarantaine de boîtes de production dont les vingt plus importantes en France". Depuis, plusieurs élèves, désormais scénaristes en herbe, ont vu leur série être "optionnée" par des studios de production, c’est-à-dire en passe d’être développée à l’écran. Une sacrée victoire pour cette école nouvelle génération qui prend de plus en plus d’ampleur.

La direction travaille maintenant avec l’école de cinéma Louis-Lumière à l’ouverture d’une deuxième école à Nice cette fois-ci : "Il n’y en a pas qu’en Ile-de-France qui pourraient être scénaristes". Et d’autres projets importants seraient même en cours de développement. La suite reste à écrire.

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