Rodez. Incendies en Aveyron : Arnaud Viala veut tirer les leçons
Après une semaine passée aux côtés des sapeurs-pompiers sur le feu de Mostuéjouls, le président du Département et du Service départemental d’incendie et de secours souhaite qu’une réflexion soit rapidement menée sur le modèle de fonctionnement face aux nombreux incendies.
Plus de 1300 hectares de brûlés, 600 soldats du feu mobilisés… Quel bilan tirez-vous du large incendie de Mostuéjouls, désormais fixé ?
Le site est encore sous surveillance. Vivement que la pluie tombe durant plusieurs jours pour réduire tous les points chauds dans le département. Car plus que le feu de Mostuéjouls, l’été a été très éprouvant pour nos soldats du feu. Ils sont épuisés et toujours sous tension malgré leur mobilisation exemplaire, tout comme celle des casernes de départements voisins et des moyens aériens.
Vous évoquiez les aides extérieures. Sans celles-ci, le Sdis de l’Aveyron est-il programmé pour faire face à ce genre d’incendies ?
Non, nous ne l’étions pas. Jamais, l’Aveyron n’a été considéré comme un département méridional sujet à ce genre d’incendies. Cela est en passe de changer malheureusement. Notre modèle était fondé sur la proximité avec des casernes sur tout le territoire tenues par des volontaires (lire par ailleurs). Sur ce genre d’incendies, il faut une expertise particulière avec par exemple des personnes maîtrisant la technique des contre-incendies qui a fait ses preuves en Gironde et ailleurs.
De nouveaux moyens humains sont-ils nécessaires ?
Il faudra davantage former nos forces sur ce genre d’interventions et bien entendu renforcer notre Sdis. Des moyens matériels supplémentaires seront également à prévoir.
Lesquels ?
Le Département ne va pas acheter de Canadair, ça c’est sûr ! En revanche, il faudra certainement se doter de nouveaux véhicules terrestres par exemple. Même si cela reste limité surtout dans nos contrées particulièrement escarpées…
Lors de sa visite en Aveyron, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a demandé aux entreprises et aux administrations de libérer les pompiers volontaires. Est-ce une première solution ?
Cette annonce va dans le bon sens. Mais c’est un combat qu’on mène déjà depuis plusieurs années sur le terrain. Dans le département, on a toujours su aller chercher un tel ou un tel volontaire dans le village. L’important, c’est d’attirer des jeunes surtout.
Le gouvernement a également annoncé qu’il associerait les départements touchés par les incendies lors d’une grande réflexion nationale sur ce sujet. L’Aveyron espère-t-il y participer ?
Oui et nous irons dans un esprit de dialogue. Je pense qu’il faut tout mettre sur la table et notamment cette question des moyens. Car les Départements ne pourront pas tout prendre à leurs charges et on se doit d’avancer main dans la main avec l’État. On se doit de réfléchir à chaud pour les moyens urgents et ensuite à froid pour la prévention. Il faudrait par exemple davantage de moyens pour entretenir nos pistes forestières, débroussailler le territoire, etc.
Les étés caniculaires sont appelés à se renouveler dans le futur. Dans quel cadre le Département peut-il agir sur le climat ?
La question environnementale est au cœur de notre politique. Outre les incendies, la question primordiale de ces prochaines années sera nos réserves en eau. Cet été, elles sont très inquiétantes déjà…
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