Sécheresse : au golf de Rodez, il n’y a plus que le "green" de vert…

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  • Jacques Moreno, directeur du golf du Grand Rodez, devant l’une des réserves d’eau de l’équipement.
    Jacques Moreno, directeur du golf du Grand Rodez, devant l’une des réserves d’eau de l’équipement.
Publié le
Mathieu Roualdés

En cette période de sécheresse, les golfs ne peuvent plus qu’arroser leurs "greens". Une aberration pour certains militants verts et politiques. Mais à Onet, le directeur assure qu’il pourrait faire davantage avec ses réserves.

Au volant de sa voiturette de golf "électrique", précise-t-il, Jacques Moreno file vers le trou N.17. Ce vendredi, le patron des lieux tient à nous montrer un lac, celui qui fait office de réserve d’eau pour le parcours. "Il est encore au-dessus des trois mètres de profondeur, ça fait peine de voir ça et de ne pas pouvoir arroser !", assure-t-il. Car depuis plusieurs jours, un arrêté préfectoral interdit d’irriguer les parcours, hormis les "greens".

Soit " 1,5 hectare de nos 45 ", peste le directeur, particulièrement agacé de la polémique sur cette dérogation accordée aux golfs. Sur son téléphone, il montre d’ailleurs les images d’un golf voisin à Toulouse, victime de malveillances de la part d’activistes verts. " Ce trou boit 227 000 litres d’eau par jour. En buvez-vous autant ? ", "Le monde d’après sera un monde sans golf ", peut-on lire sur des panneaux laissés par les militants.

"C’est bien connu : ceux qui crient le plus fort sont ceux qui connaissent le moins !", répond l’ancien professeur de golf, désormais directeur. S’il ne souhaite pas entrer dans la polémique, lui appelle "tout simplement à faire confiance au professionnalisme de chacun".

"On ne prend pas une goutte d’eau potable !"

"Ici, à Rodez, on ne prend pas une goutte d’eau potable de la collectivité ! La nôtre ne l’est pas, tout provient de nos lacs, qui se remplissent tous les automnes et hivers grâce à déversoir installé sur la rivière de Fontanges. On gère au gré des aléas climatiques et si une année, on ne peut arroser que 45 jours au lieu de 90, on sait le faire. On nous accuse, mais sur un golf comme le nôtre, le budget de l’eau, c’est moins de 2 000 € à l’année ! Alors arrêtons de dire que nous sommes des fous et qu’on se fiche de la planète. Un golf, c’est vivant, on sait s’en occuper et on ne veut pas qu’il meure ". Et si un nouvel arrêté préfectoral venait à interdire l’arrosage des "greens" ? " Ce serait catastrophe économiquement. Je ne vous dis pas le prix des graines… ", répond Jacques Moreno. Et si le vert a aujourd’hui totalement disparu du reste de son golf, le directeur se veut davantage rassurant. "Tout n’est pas mort encore, il faudra resemer mais on le fait chaque année", dit-il, alors que certains joueurs ne peuvent s’empêcher de faire la comparaison entre ces parcours aux allures désertiques et ceux toujours verdoyants du… Maroc.

"Image faussée d’un sport réservé à une élite"

" Comment répondre à cela ? Beaucoup pensent que le golf est synonyme d’une pelouse parfaite entourée de palmiers. C’est faux. Un bon joueur s’adapte à toutes les conditions. Si c’est sec, la balle ne rebondira pas pareil, mais ce n’est pas grave. Le problème, c’est qu’on aime nous taper dessus car on souffre encore beaucoup trop d’une image faussée de sport réservé à une élite", explique le directeur. Avant de jeter un œil à la météo. Le thermomètre devrait grimper la semaine prochaine encore. Plus que jamais, les "greens" seront une oasis dans ce désert au beau milieu de l’agglomération ruthénoise. Un contraste saisissant.

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