Au marché de Villefranche-de-Rouergue, "beaucoup de promeneurs, peu d’acheteurs"

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  • Le marché du jeudi a toujours été un lieu de rencontre, mais il est de moins en moins un lieu de consommation…
    Le marché du jeudi a toujours été un lieu de rencontre, mais il est de moins en moins un lieu de consommation…
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L’inflation a également impacté le panier des consommateurs sur les marchés de la ville.

La saison a été belle, le soleil au rendez-vous tout comme les touristes… Pourtant, une saison estivale bien particulière pour les maraîchers du jeudi à Villefranche-de-Rouergue.

"C’est vraiment différent des années précédentes. Les gens consomment beaucoup moins qu’avant. Ils se restreignent…", explique Gabin du Sol à l’homme, présent tous les jeudis sur le marché place Notre-Dame. "On est indulgent quand on voit l’augmentation des prix. Même si on essaie d’amoindrir les coûts, la facture est bien plus salée qu’avant", continue Naima de Camille en Provence. " Notre métier est difficile, mais aujourd’hui, on se pose la question de savoir si on y va ce matin ou pas, si ça vaut le coup… Les coûts ont augmenté, on a beaucoup de pertes, moins de ventes, c’est une saison difficile", enchaîne-t-elle.

"Il y a beaucoup de promeneurs, c’est un fait, mais peu d’acheteurs…", ajoute, un maraîcher installé depuis 50 ans sur la place Notre-Dame.

"Nous n’avons pas changé notre budget pour le marché, c’est toujours 50 euros. Mais avec la même somme, on se retrouve avec de bons produits pour 4 jours au lieu de 7 avant…", s’attriste Roland et sa conjointe. Une conséquence, pour ces commerçants et les consommateurs, de l’inflation engendrée par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine notamment.

Deux phénomènes mondiaux qui se répercutent dans les assiettes et le porte-monnaie des Villefranchois. Des matières premières en augmentation, des légumes deux fois plus chers… Le temps n’est pas à la gloutonnerie gratuite. Les phénomènes météorologiques ont fait aussi leur part… Au grand dam des producteurs. Une année difficile pour le pouvoir d’achat. Si le coût de la vie est la première cause d’une saison morose pour les maraîchers, le tournage Netflix a aussi joué son rôle.

"On a travaillé trois semaines au lieu de deux mois"

"Des touristes, il y avait. Mais ce n’est pas les mêmes que d’habitude. Ce n’est pas les étés que l’on connaît ici. On a travaillé trois semaines, en août, au lieu de deux mois. En juillet, avec le tournage de la série qui a occupé la place du marché, c’était vraiment différent", commente Nadia Trevisan.

"Le marché du jeudi sans la place Notre-Dame, ce n’est pas le marché du jeudi, ce n’est pas son esprit", ajoute une voisine d’étal. Le phénomène n’est, en revanche, pas propre à Villefranche-de-Rouergue. De nombreux professionnels le confirment, eux qui voyagent de marché en marché dans la région, estime que "la fréquentation est là, les gens prennent l’air, le marché est un lieu de rencontre, mais qu’importe la ville, l’achat ne se fait pas. En tout cas, beaucoup moins sur les produits de plaisir… Sur tous les marchés, il y a une baisse de pouvoir d’achat", conclut Nadia Trevisan qui a peiné certains jours à vider ses cartons de fruits et légumes.

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