Aveyron : Unicor, une saga agricole qui dure depuis trente ans
Depuis 1991, trois présidents se sont succédé à la tête de la coopérative. Tous sont des éleveurs, comme le prévoient les statuts de l’entreprise. Ils représentent trois phases très distinctes de la vie d’Unicor. Il y a d’abord eu la création, avec André Lacombe, puis la consolidation, avec Bernard Cazals, et désormais la diversification avec Jean-Claude Virenque.
Il s’en était fait un objectif avant la fin de son mandat. Jean-Claude Virenque, président d’Unicor depuis 2012 n’est pas encore sur le départ. Mais il sait qu’il passera la main dans quelques années. Ainsi va la vie d’une entreprise coopérative. Elle appartient à ses agriculteurs, qui sont tous actionnaires, et qui élisent les dirigeants. Depuis la création, jamais la décision n’avait été prise de reverser une partie du résultat d’exploitation aux éleveurs. Un choix qui pouvait, en fonction des années, être lié soit à la nécessité de garder des fonds pour investir, soit à un exercice compliqué. Alors quand Jean-Claude Virenque et les administrateurs d’Unicor ont pris la décision de reverser une partie des bénéfices, c’est un moment historique pour l’entreprise, qui compte environ 10 000 coopérateurs actifs, dont 2 000 qui constituent 90 % de son activité. La preuve aussi que l’entreprise, qui a atteint 415 M€ de chiffre d’affaires et plus de 1 000 salariés avec la reprise du pôle viande d’Arsac et de l’ancien abattoir d’Arcadie va bien. Elle est désormais l’une des plus importantes entreprises privées de l’Aveyron à mettre au même plan que RAGT ou encore Société des caves (Lactalis AOP & Terroirs). Deux autres fleurons de l’économie aveyronnaise face auxquels Unicor n’a pas à rougir. Depuis 1991 et sa création, il y a bien eu des vents compliqués. Mais le navire tient désormais parfaitement la mer. Avec la création de la structure unifiée, c’est tout une part des leaders des coopératives existantes qui a décidé de passer la main. "Ça a marché parce que ça a été une volonté des administrateurs, assure André Lacombe, premier président de la structure. Ce département est très varié. Du Nord au Sud, il n’y a ni le même climat, ni la même géographie, ni la même mentalité, ni la même production. Ce n’était pas facile à vendre." Mais si cela a marché, c’est qu’il y a en Aveyron, un vrai esprit de corps chez les agriculteurs. "Derrière, on retrouve l’esprit syndical aveyronnais, reprend Bernard Cazals, président de 1999 à 2012. Les coopérateurs étaient aussi des syndicalistes. On était obligé, avec les syndicats, de réfléchir à l’avenir de nos métiers et Unicor est la structure qui doit permettre d’assurer l’avenir des éleveurs."
Consolidation et développement
En 1991, Jean-Claude Virenque, lui, était un tout jeune agriculteur. Il ne se doutait pas encore qu’il deviendrait un jour président de la structure. Mais il admirait alors la volonté des anciens de laisser la place. "Je crois qu’on a eu la chance d’avoir des gens, dans les coopératives de base, qui ont su prendre du recul et ne pas se mettre en avant. On est passé de cinq conseils d’administration à un. Il n’y avait pas 150 places, mais une trentaine seulement. Beaucoup ont laissé la place et fait confiance. C’est tout à leur honneur." Ce fut notamment son cas, puis qu’il est d’abord rentré dans la coopérative comme administrateur stagiaire, avant de gravir les échelons un à un et d’en prendre, donc, la présidence en 2012. Depuis cette date, dans la droite lignée de son prédécesseur, il œuvre à la consolidation et au développement de l’entreprise pour que la saga puisse durer pendant encore de longues années.
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