Rugby : qui est l'Aveyronnais Claude Atcher, mis à pied du mondial 2023 en France ?

  • Claude Atcher a été mis à pied à titre conservatoire de France 2023 ce lundi 29 août.
    Claude Atcher a été mis à pied à titre conservatoire de France 2023 ce lundi 29 août. Michael Esdourrubailh -
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M.L.

Claude Atcher a été mis à pied à titre conservatoire de la direction de la Coupe du monde de rugby 2023 disputée en France, ce lundi 29 août. Il est également au cœur du procès Altrad-Laporte, qui doit s'ouvrir le 7 septembre. Portrait de l'homme de 66 ans, né à Sauclières dans l'Aveyron.

Suite à une enquête publiée le 22 juin dernier par L'Equipe, Claude Atcher a été mis à pied à titre conservatoire de la direction du Mondial de rugby 2023. Une décision révélée par le ministère des Sports auprès du quotidien sportif. Les raisons ? L'homme d'affaires de 66 ans serait à l'origine du climat délétère et du "management par la terreur" dans les bureaux du Groupement d'intérêt public (GIP) France 2023. 

Alertée par cette situation, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera avait saisi l'inspection du travail et le comité d'éthique du GIP. Après un premier rapport, une première sanction est tombée ce lundi 29 août.

Jugé dans l'affaire Laporte-Altrad du 7 au 22 septembre

Dans la tourmente depuis deux mois suite à ces révélations, Claude Atcher comparaîtra également devant la 32e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris au côté de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, Serge Simon, vice-président de la FFR, Mohed Altrad, président du Montpellier Hérault Rugby et Benoît Rover, associé depuis vingt ans d'Atcher. Un procès qui aura lieu du 7 au 22 septembre.

Un Aveyronnais parti jouer dans le Gard

Bien avant de devenir un entrepreneur chevronné, le natif de Sauclières (Aveyron), à quarante kilomètres du Mont-Aigoual, s'est fait connaître par sa carrière rugbystique. Il a pourtant découvert le ballon ovale sur le tard, à 21 ans, quand il était à l'université de Toulouse lorsqu'il validait une maîtrise en psychologie. "Le rugby a été une révélation. Trois ans plus tard, j'étais en équipe de France", rappelait dans Midi Libre Claude Atcher après la nomination de la France comme organisatrice de la Coupe du monde.

Avant de découvrir les Bleus (6 sélections), le troisième ligne intègre le centre de formation du Rugby Club Nîmois à la fin des années 70. Il a d'ailleurs conservé une maison à côté de Nîmes. Après quelques années, il quitte le Gard pour rejoindre la capitale, au Racing Club de France (ex-Racing 92). 

Homme d'affaires dans le milieu sportif

À 32 ans, Claude Atcher raccroche les crampons. Un dernier pari sur les terrains lui est lancé à 40 ans, toujours au Racing, mais l'après-carrière est déjà en marche. Ce fils de paysan se construit en homme d'affaires. Il crée des entreprises (Promosport Conseil, Score XV), intègre bon nombre de comités d'organisation d'événements sportifs nationaux et internationaux.  

Appelé par Bernard Lapasset, ex-président de la FFR, il conduit dès 2003 la candidature de la Coupe du monde 2007 obtenue par la France. C’est ensuite pour le compte du Japon qu’il obtiendra celle de 2019 avant la nomination de 2023, aux côtés de Bernard Laporte ou le Mondial féminin 2021 disputé en Nouvelle-Zélande.

Dans tous ces faits d'armes, l'homme est clivant. Ses détracteurs lui reprochent quelques affaires, notamment autour de sa société de marketing Score XV. 

Le fiasco Marseille-Vitrolles

En 2007, l'Aveyronnais se lance un défi. Il fonde le Marseille Vitrolles rugby, fusion de Marseille Provence XV et RC Vitrolles. De club de Fédérale, il veut en faire un club de Pro D2, la deuxième division française après le Top 14. Dans sa quête, il fait venir la star néo-zélandaise Jonah Lomu, ancienne terreur All Black. Finalement, le projet est un fiasco et Claude Atcher quitte la présidence en 2010. "Marseille, c’est une terrible expérience. J’ai perdu beaucoup d’argent et un projet qui, au final, n’a pas pu se réaliser”, expliquait-il à l'époque.

En septembre 2020, Claude Atcher est placé en garde à vue avec Bernard Laporte, Mohed Altrad, Serge Simon et Nicolas Hourquet pour trafic d'influence. Il en ressortira libre après 48 heures au sein de la Brigade de répression de la délinquance économique. 

Près de deux ans plus tard, une enquête sur la gestion du GIP France 2023 révèle les méthodes de management de l'homme de 66 ans, ainsi que de possibles faits de favoritisme et d'abus de bien social.

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Les commentaires (1)
Anonyme8128 Il y a 1 année Le 30/08/2022 à 16:34

Qui veut parier qu'il sortira du tribunal le sourire aux lèvres ainsi que le tandem Laporte-Simon ? Justice ? Non...masquarade !