Le Ruthénois Renaud da Silva Minhard transforme l'essai chez les pompiers de Paris

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  • Renaud avec son père lors de la cérémonie de remise des casques.
    Renaud avec son père lors de la cérémonie de remise des casques. RDS - RDS
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Diplômé voilà un an, le première classe Renaud da Silva Minhard a rejoint les sapeurs-pompiers de Paris. Rattaché à la sixième compagnie, le "piaf" officie depuis la caserne Grenelle, dans le 15e arrondissement, le plus peuplé de la capitale.

À la différence de ceux qui rêvent depuis toujours de rejoindre les sapeurs pompiers de Paris, lui n’en a jamais fait une priorité. Depuis un an pourtant, Renaud Da Silva Minhard a rejoint les rangs du corps d’élite parisien. "Je me suis trouvé, complète le Ruthénois. Mon grand-père était pompier en Aveyron. Je gardais tout ça dans un coin de ma tête, j’ai même effectué mon stage de troisième à la caserne de Rodez, mais je me suis lancé dans des études en communication, un secteur qui me plaisait beaucoup."

Après plusieurs stages, le Ruthénois poursuit son cursus avec un voyage en Australie. "J’ai traversé le pays en longeant la côte nord entre Perth et Cairns. J’ai ensuite posé mes valises à Sydney pour un petit moment." Un moment qu’il met à profit pour jouer au rugby, une autre de ses passions. "Après avoir joué au football à Rodez, j’ai pris ma première licence rugby à l’âge de 13 ans", toujours à Rodez, rembobine le troisième ligne.

De retour en France pourtant, l’idée de rejoindre le corps des sapeurs pompiers de Paris se fait de plus en plus pressante. "En pesant le pour et le contre, je suis arrivé au constat qu’il fallait que j’essaye avant d’être rattrapé par l’âge limite, explique Renaud. J’aurais eu de gros regrets de ne pas tenter le coup !"

Renaud devant l'un des monuments les plus connus de la capitale, l'arc de Triomphe.
Renaud devant l'un des monuments les plus connus de la capitale, l'arc de Triomphe. RDS - RDS

Finalement sélectionné au terme d’une série de tests, l’impétrant rejoint le fort de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne. Ce haut lieu de la formation des sapeurs-pompiers de Paris bientôt remplacé par le centre logistique et formation de Limeil-Brévannes.

"Tu pars pour quatre mois de formation. Les deux premières semaines sont consacrées à ce que l’on appelle la formation militaire générale. C’est là où l’on t’apprend à marcher au pas, à chanter… Pendant un mois et demi, on étudie ensuite tout ce qui est médical : le secours à victimes. Les deux derniers mois sont consacrés à la formation incendie."

Intensif ! D’autant, période de Covid exige, que les 50 pompiers en devenir n’ont pas eu l’autorisation de quitter les lieux pendant deux mois et demi. "Ça soude une équipe", sourit le première classe. Cette équipe finalement décorée lors d’une cérémonie "très solennelle" qui précède le grand saut : l’affectation à une compagnie.

"Quand tu reçois ton casque, tu sens que tu appartiens à un corps d’armée très spécial", reconnaît le Ruthénois. "Après la cérémonie, tu pars en week-end et tu reviens à l’école le lundi. Tu es en rang, les camions de chaque caserne arrivent, et t’appellent. Moi, c’est celui de la 6e compagnie qui est venu me chercher. Je suis aujourd’hui dans la caserne Grenelle, dans le 15e arrondissement, le plus peuplé de Paris."

Pour Renaud, "un cérémonial impressionnant qui te fait vraiment toucher du doigt le métier de pompier". "La première semaine, tu es plutôt dans l’observation mais au fur et à mesure, tu commences à devenir acteur. Puis vient le jour de ta première garde. Et là il faut partir au feu comme on dit. L’adrénaline est au rendez-vous !"

Renaud a rejoint la 6e compagnie à Grenelle. Au programme, plus de 15 000 sorties à l’année dans l’arrondissement le plus peuplé de la capitale. 	Repro
Renaud a rejoint la 6e compagnie à Grenelle. Au programme, plus de 15 000 sorties à l’année dans l’arrondissement le plus peuplé de la capitale. Repro

Cette adrénaline qui finalement fait le lien entre la nouvelle carrière du jeune homme de 27 ans et sa première vie consacrée tout entière au ballon ovale. "Il y a cet esprit de corps que l’on retrouve indéniablement chez les pompiers et dans une équipe de rugby. Des techniques d’intervention qu’il faut mémoriser par cœur comme on le fait pour les combinaisons en rugby. Cette adrénaline aussi que tu retrouves quand tu rentres dans un stade ou sur un théâtre d’opérations."

Pour boucler la boucle, le "piaf" – comme on appelle les premières classes à la sortie de l’école – a d’ailleurs rejoint l’équipe de rugby des pompiers de Paris et celle de l’armée de terre, le corps dont dépendent les pompiers parisiens.

"Avec l’équipe à 7, on a participé aux Jeux mondiaux des Policiers et Pompiers (JMPP) à Rotterdam. On termine vice-champions du monde en perdant contre l’Italie en finale, peste encore le Ruthénois. Avec la sélection de l’armée de Terre, je suis parti une semaine à Toulon pour disputer le championnat de France militaire face aux équipes de la marine nationale, de l’armée de l’air, de la gendarmerie… Dix sept ans, que l’armée de terre n’avait pas remporté le championnat de France… Mais on a eu le culot de le gagner", jubile Renaud qui ne pouvait pas espérer mieux.

"Beaucoup ne rejoignent les pompiers de Paris que pour le métier, moi j’ai la chance d’avoir aussi ce volet rugby à côté qui me rattache à ce que j’aimais avant" valide l’intéressé qui vient de terminer la première de ses cinq années de contrat. "Un an déjà ? J’ai l’impression que c’était hier !"

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