Quilles de huit : Gary Guibert remet Paris en jeu
Samedi 10 septembre, le champion parisien a donné l’ultime note d’une saison d’exception à Montpellier lors des Masters. Éclairage.
Détenteur de la meilleure moyenne nationale (53,84), médaillé d’argent au "France" individuel, sacré champion de France par équipes une semaine plus tard et vainqueur de la coupe de France… La saison 2022 de Gary Guibert restera gravée dans sa mémoire, mais aussi dans celle de la discipline. Et les performances du quilleur de 28 ans ont replacé la capitale au centre du terrain de quilles de huit. " Je suis super content de ma saison, mais c’est surtout pour Paris que je suis fier, parce que ces dernières années ont été compliquées ", souffle-t-il. Car si la capitale a posé les bases des quilles au début du siècle dernier, les clubs et les joueurs y sont de moins en moins nombreux.
" Il y a un trou de génération : beaucoup de joueurs ont 50-60 ans et vont prendre du recul, et les autres ont autour de 30 ans et sont dans la vie active. On flippe pour l’avenir. " Mais le vice-champion de France individuel sent un nouvel élan arriver, notamment grâce aux sacres en Promotion et la deuxième place de l’équipe d’Essor.
Mais au Trauc, la victoire en Excellence a eu une saveur encore plus particulière : les expatriés l’attendaient depuis plus de 40 ans. "La veille, mon père (Denis) m’a dit : "C’est le dernier France que je fais avec toi" parce qu’il veut laisser sa place, se souvient Guibert. Mon objectif, c’était de gagner avec lui. Je peux tout arrêter maintenant !"
"Je vais au "France" comme si j’allais aux Jeux olympiques"
Et la reconnaissance des quilleurs aveyronnais l’a touché en plein cœur. "Quand Clément Layrac, Julien Galdemar ou encore Fabien Albinet sont venus nous dire qu’ils étaient heureux qu’on ait gagné, ça m’a fait tellement plaisir." D’autant que la tunique bleu et rouge n’est pas toujours facile à porter quand on fait la plus grande partie de sa saison loin du fief de la discipline. "C’est la Solidarité aveyronnaise. J’ai le sentiment d’être Aveyronnais, mais en Aveyron, on restera les Parisiens", regrette-t-il.
Mais, si ce n’est les terrains, Gary Guibert n’a rien à envier aux Aveyronnais et ne doit ses performances qu’à sa passion. Le quilleur s’entraîne tous les samedis de l’année sur les terrains du 16e arrondissement, " qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, sourit-il. C’est ma maison de campagne. "
Et pour gagner en niveau un peu plus chaque année, son père, kiné, lui prépare des programmes de musculation spécifique pour les gestes propres aux quilles. " Je me vois comme un athlète de haut niveau. Je vais au "France" comme si j’allais aux Jeux olympiques. " Et ça paye. " J’ai mis dix ans à comprendre comment fonctionner. Je n’avais jamais fait mieux que 9e au "France" individuel. " Aux individuels de Saint-Amans, il a lutté jusqu’au dernier coup avec Julien Galdemar, finalement sacré champion.
"J’attendais cette bataille depuis longtemps, c’était énorme !" "Et tu sais qu’on va se tirer la bourre pendant 40 ans", lançait-il sourire aux lèvres au Génovéfain aux Masters de Montpellier, dont il a été éliminé en demie, samedi 10 septembre. Guibert le relève : "Il y a un tournant cette année, un changement de génération." Et c’est vrai, dans le top 10 des meilleurs joueurs du pays, plus de la moitié a autour ou moins de 30 ans. Les anciens sont loin de ranger leur matériel, mais Guibert et la nouvelle génération de quilleurs ont déjà écrit leurs noms parmi les grands.
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