Réforme des retraites : l'âge de départ repoussé à 64 ans dès cet automne ?

  • Au cours de son premier quinquennat, Emmanuel Macron n'a pu aller au bout de sa première réforme des retraites.
    Au cours de son premier quinquennat, Emmanuel Macron n'a pu aller au bout de sa première réforme des retraites. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Lors d’une rencontre avec des journalistes de l’Association de la presse présidentielle, lundi 12 septembre, le chef de l’État a exprimé sa volonté d’accélérer sur la question de la réforme des retraites. Quitte à la faire passer dès l'automne, au moyen d'un autre projet de loi.

Et si Emmanuel Macron lançait son grand chantier de réforme des retraites dès cet automne ? C'est ce que craignent certains syndicats ces derniers jours, comme l'a récemment exprimé Laurent Berger.

Invité au micro de RTL, jeudi 8 septembre, le secrétaire général de la CFDT a ainsi fait part de sa crainte de voir « le gouvernement passer par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour reculer l’âge légal de départ à la retraite ». Ce projet de loi, voté chaque année, doit être débattu au Parlement cet automne. 

De son côté, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, a exprimé la même inquiétude, comme le rapporte le Parisien

Selon Le Monde, le chef de l’État a précisé ses intentions et sa volonté d’accélérer. Pour cela, l’exécutif compte s’appuyer sur le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) qui doit être présenté le 15 septembre mais que Le Monde a dévoilé lundi 12 septembre.

A lire aussi : Âge de départs, durée de cotisation... Que pourrait modifier la nouvelle réforme des retraites ?

Financer les réformes

Le report de l’âge légal de départ et l’allongement de la durée de cotisation, jugé moins pénible pour les classes moyennes, sont les deux scénarios à l’étude, poursuit le quotidien. L’ensemble sera assorti d’un système de décote, de prise en compte des carrières longues et des carrières fracturées pour atténuer le choc à l’égard des “perdants”.

L'âge de départ reculé à 64 ans ?

Au cours de son premier quinquennat, Emmanuel Macron n'a pu aller au bout de sa première réforme des retraites. S'il a obtenu gain de cause pour ce qui est des régimes spéciaux, il n'a pu en revanche faire reculer l'âge légal de départ, toujours officiellement fixé à 62 ans en France. Au cours de la dernière élection présidentielle, il a affiché son ambition d'y remédier, tout en ouvrant la porte des discussions.

A lire aussi : Quelles sont les conditions à remplir pour partir à 62 ans, avant la prochaine réforme des retraites ?

Vers une « explosion sociale » cet automne ?

Selon plusieurs observateurs de la vie publique, le contexte n'est pas favorable pour mener une telle réforme. Outre l'opposition affichée de l'ensemble des syndicats, la réforme des retraites, le président peut néanmoins compter sur le soutien des patrons. En effet, après avoir été réticent à ce sujet, le Medef affiche désormais sa volonté de mener à bien la réforme « à l'automne », comme le rapporte Libération.

De son côté, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, n’a pas exclu ce mardi 13 septembre sur Radio J que la réforme des retraites soit votée rapidement, dès cet automne, via le Projet de loi de financement de la sécurité sociale, affirmant que visiblement on est dans un mur budgétaire.

A lire aussi : Pensions de retraite : pourquoi l'augmentation de septembre baissera en octobre ?

Donc je crois qu’un jour il faudra prendre des décisions qui soient des décisions courageuses et collectives […] Il faudra certainement travailler plus longtemps, je crois que c’est du bon sens et que ça, tout le monde le comprend, a-t-elle ajouté

Toutefois, avant d'envisager de modifier l'âge légal de départ en retraite, le gouvernement doit d'abord faire passer une autre loi sensible au Parlement : la réforme de l'assurance-chômage.

A lire aussi : Retraite progressive : quelles sont les conditions pour en bénéficier ?

Enfin, il est à noter que l'exécutif ne dispose pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale. Le soutien de députés de droite sera donc essentiel pour mener à bien ces réformes sensibles et impopulaires. À moins que le recours à l'article 49.3 de la Constitution ne soit préféré...  
D’après France Info, présent lundi 12 septembre à Nanterre, le chef de l’État ne l'exclut pas.

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Les commentaires (3)
Aquoibon Il y a 1 année Le 15/09/2022 à 17:21

Appliquer le 49.3 c'est le symbole par excellence de l'échec du gouvernement et de la démocratie

Jobijoba Il y a 1 année Le 13/09/2022 à 21:29

Le travail est obligatoire, mais nous pouvons l’exécuter sans y mettre trop d’effort.

Impreman Il y a 1 année Le 15/09/2022 à 07:42

Entièrement d accord avec vous ! Pas trop vite le matin!, doucement l après-midi !.😉