Le lycée professionnel, un "immense chantier" qui fait trembler les syndicats ?

Emmanuel Macron a lancé mardi l’"immense chantier" de la voie professionnelle, à l’occasion d’un déplacement au lycée professionnel Eric-Tabarly des Sables-d’Olonne (Vendée).

Une réforme destinée à "réarrimer" le lycée avec le monde du travail, dont le chef de l’État a esquissé les contours, accompagné du ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye et de la ministre chargée de l’Enseignement et de la formation professionnelle Carole Grandjean.

Le président de la République a affiché son objectif : valoriser cette filière "culturellement dans l’esprit des entrepreneurs, des employeurs et des familles".

Pour cela, "dans les prochains mois, il y aura un énorme travail de concertation qui va se faire […] et partir du terrain", a annoncé Emmanuel Macron.

"Il ne faut pas s’interdire que la réforme rentre en vigueur de manière très progressive, avec peut-être des expérimentations qu’on va assumer de regarder dans telle ou telle région", a ajouté le président de la République, cité par Le Figaro.

Le Président souhaite, plus concrètement, "repenser ensemble une meilleure organisation du temps d’apprentissage scolaire pendant la période, pouvoir mieux aménager le temps d’apprentissage […] en séquençant les temps de stages rémunérés pour permettre d’avoir des classes dédoublées".

Des formations menacées

L’objectif, poursuit-il, est "qu’à travers cette réforme, on puisse laisser plus de liberté pédagogique correspondant aux besoins du terrain", en offrant ainsi davantage de "latitude aux enseignants".

Autre évolution prévue, " le chantier va d’abord conduire à revoir la carte de nos formations. Il faut le faire de manière lucide, apaisée et bienveillante mais il faut regarder formation par formation […] et donc fermer certaines formations et en ouvrir d’autres ", a-t-il prévenu.

Le bien-fondé de cette réforme reste néanmoins contesté par les syndicats de l’enseignement professionnel qui s’inquiètent notamment de l’augmentation du temps de stages et se réuniront à nouveau le 22 septembre en vue d’une éventuelle mobilisation. Dans une rare unanimité, ils dénoncent d’ores et déjà une "menace forte", un "projet de désorganisation de la voie professionnelle scolaire" et une volonté de s’adapter aux choix du patronat. Avant l’arrivée du cortège présidentiel, rapporte Le Figaro, quelques dizaines d’enseignants mécontents ont tenté de manifester aux abords du lycée, en pointant "la mort du lycée professionnel".