Aveyron : à Saint-Cyprien-sur-Dourdou, Paul Mazars, jeune créateur de mobilier design

Dans l’atelier familial de l’Impasse du Lieu, devenu le sien, rabots, ciseaux à bois, machines et autres outils sont soigneusement rangés. Chacun à sa place. Paul Mazars aime le travail bien fait. Et il s’en donne les moyens. Depuis presque deux ans déjà et alors qu’il vient tout juste de fêter ses 23 ans, le jeune homme de Saint-Cyprien-sur-Dourdou, a décidé de se lancer dans le grand bain de la création de mobilier design, associant différents matériaux, notamment le fer et le bois. Une vraie passion, dont il a décidé de faire son métier.

Chaudronnerie, menuiserie et artisanat design

"Dès l’âge de quatre ans, je savais planter des clous et j’ai toujours aimé bricoler depuis que je suis gamin, s’amuse ce fils de chaudronnier. Dans la famille, nous en sommes à la sixième génération à travailler le fer et le bois." Paul a validé son BTS de chaudronnerie industrielle, au lycée La Découverte, à Decazeville, avant de décrocher son CAP de menuiserie, en candidat libre, puis une licence professionnelle d’artisan designer. Et il n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.

Au mois d’octobre, il va poursuivre sa formation, à Montauban, dans le cadre d’un master de design d’objets. Autant dire qu’il a déjà prévu de prendre avec lui un petit établi, quelques outils et morceaux de bois… "Depuis un an et demi, je ne vis que pour ça, témoigne Paul. Si je ne touche pas du bois pendant trois jours, j’ai les mains qui tremblent…" Lorsqu’il a commencé, il faisait "un peu de tout, du barbecue, au portillon."

Rapidement, il s’est orienté vers la fabrication de meubles et d’objets design, en associant généralement le fer et le bois, parfois, le béton ciré. Le jeune "artisan multimatériaux", comme il se définit lui-même, souhaite privilégier le sur-mesure et la pièce unique. Avant de réaliser ses meubles, il les dessine, mais "souvent, au fur et à mesure que j’avance dans mon travail, il m’arrive d’apporter des améliorations. J’aime bien aussi travailler avec les veines du bois et ses défauts."

Le projet d’installer son atelier boutique à Saint-Cyprien

Pour l’instant, le temps de terminer ses études et de véritablement finaliser son projet, Paul occupe l’ancien atelier de son père Michel et stocke ses créations chez sa grand-mère. Mais il a déjà dans l’idée de s’installer dans le village, où il envisage d’implanter un atelier boutique. "Je suis très attaché à mes racines et je veux rester à Saint-Cyprien pour mettre en avant des savoir-faire avec des techniques anciennes qui ont tendance à disparaître, explique-t-il. Je souhaite avant tout privilégier la qualité à la quantité, le sens du détail. On est artisan où on ne l’est pas. Je veux que mes meubles puissent être garantis à vie…"

Teintes, vernis et bois de placage maison

Paul a déjà commencé à scier son propre bois, chêne, châtaignier, noyer, "pour avoir de bonnes planches." Et s’il n’a pas hésité à investir dans plusieurs machines et outils – "à la base, il faut avoir du bon matériel" – il se régale d’utiliser des rabots plus que centenaires, dont un de 1892, et l’autre encore plus ancien de 1854. Toujours à la recherche du mieux, il crée ses propres teintes et vernis à base de produits naturels et il commence à fabriquer ses bois de placage. Outre ses meubles design, qu’il envisage de décliner en différentes gammes, Paul fabrique également des planches pour l’art de la table, à partir d’essences locales : planches à découper, à fromage ou pour servir un bon petit-déjeuner. Cet été, il a participé pour la première fois aux rencontres nocturnes des métiers d’art de Conques. Une expérience réussie, qui lui a permis d’approcher une nouvelle clientèle et d’enregistrer plusieurs commandes. De quoi assurément conforter dans ses choix le jeune artisan créateur de Saint-Cyprien a tout l’avenir devant lui.

Contact, ateliermazars@gmail.com, sur Instagram : atelier.mazars.