Assises : coups de couteau mortels à Millau sur fond de jalousie, tout savoir sur le procès qui s'ouvre jeudi

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  • Les faits se sont déroulés le 10 août 2019, rue de la Capelle à Millau.
    Les faits se sont déroulés le 10 août 2019, rue de la Capelle à Millau. Archives - Midi Libre Millau
Publié le
MATHIEU ROUALDES

À partir de ce jeudi 22 septembre, la cour d’assises de l’Aveyron jugera Alexandre C. pour l’assassinat d’une de ses connaissances dans les rues de Millau en 2019. Déjà connu de la justice, ce quadragénaire encourt la perpétuité. Verdict attendu lundi prochain.

Il est 15 h 30, ce samedi 10 août 2019, à Millau. Comme tous les étés, la rue pavée de la Capelle, en cœur de ville, attire les badauds. L’ambiance est joviale. Avant qu’une dispute n’éclate aux yeux de tous. Elle oppose deux hommes. Le ton monte rapidement puis l’un d’eux s’écroule. Il vient de recevoir deux coups de couteau : un à l’abdomen, un au poignet droit. Tant bien que mal, il parvient à se réfugier chez un tatoueur de la rue.

"Il perdait beaucoup de sang"

"Il perdait beaucoup de sang, on a compressé ses plaies pendant 30 minutes. On a tout fait pour le garder éveillé en attendant l’arrivée des secours", avait témoigné ce dernier dans nos colonnes, légèrement choqué quelques heures après les faits. Transportée en urgence vers un centre hospitalier de Montpellier, la victime décédera un mois plus tard. Il avait 44 ans.

Jalousie criminelle

Son agresseur, âgé de 39 ans et père de trois enfants, est arrêté quelques heures après la violente scène. Les policiers millavois le connaissent bien. Tout comme la victime. Les deux hommes se fréquentaient. "Ils baignaient dans les stups, l’alcool et traînaient en ville. On est dans la misère sociale", confie une source policière. Un mobile est rapidement établi. La veille, Alexandre C., l’assassin présumé, apprend par des connaissances que sa compagne d’alors aurait eu une relation avec la victime lors d’une soirée arrosée. Il dégoupille. Il s’en prendra d’abord à elle en la violentant dans leur appartement. Le lendemain, il prendra un couteau pour aller s’expliquer avec l’amant supposé… Jusqu’à lui donner la mort.

"Dans ce milieu, tout le monde se connaît et la fierté a parlé : il a voulu régler ça en homme… alors qu’il ne s’agissait peut-être que d’une rumeur !", souffle une personne proche du dossier.

Actuellement détenu à Druelle, Alexandre C. n’a jamais contesté être l’auteur des coups de couteau. Néanmoins, il nie avoir prémédité son geste et avoir eu l’intention de donner la mort. Ses avocats, Me Annabel Montels-Estève et Me Arnaud Cagnac, tenteront de faire entendre cette version afin que les faits soient requalifiés. Car accusé d’assassinat, le quadragénaire encourt la perpétuité. Le verdict est attendu lundi.

Un autre homme accusé

Durant les trois jours du procès, il ne sera pas seul sur le banc des accusés. À ses côtés, l’un de ses amis. On lui reproche d’avoir modifié l’état des lieux du crime et d’avoir fait obstacle à la manifestation de la vérité. Tout juste après les faits, il aurait accueilli Alexandre C. à son domicile et se serait chargé de nettoyer l’arme. Déjà connu de la justice également, il sera défendu par Me Alexandra Gosset. Il risque trois ans de prison. Les parties civiles, dont la compagne de l’accusé, seront représentées par Me Élian Gaudy et Me Camille Jammes. Les débats seront dirigés par le président Philippe Piquet alors que la substitut du procureur de Rodez, Émilie Passier, endossera pour la première fois le rôle d’avocat général.

"Meurtre pour un simple regard, barbarie" : deux affaires en appel

C’est désormais une habitude. Lors de chaque session d’assises, les jurés aveyronnais sont appelés à se pencher sur des affaires régionales jugées en appel. Cette fois, elles sont au nombre de deux. Jusqu’à mercredi, Joé Macchi prendra place dans le box des accusés.

- Ce Montpelliérain a écopé de 18 ans de réclusion en 2021 pour le meurtre de Mohamed Amine Guerziz. Ce dernier avait été tué d’une balle dans le thorax, en 2017, dans une épicerie du quartier Figuerolles. Un simple jeu de regard et un bonjour non adressé seraient à l’origine du meurtre… L’accusé sera défendu par Me Édouard Martial, habitué du tribunal de Rodez pour y avoir plaidé lors de plusieurs affaires dont celle du meurtre de Jean-Ronald d’Haïty.

- La semaine prochaine, de mardi à vendredi, la cour se penchera sur un dossier particulièrement sordide et qui avait été jugé à huis clos en première instance devant la cour d’assises de l’Aude. Âgé de 27 ans et décrit comme un adepte de pratiques sexuelles sadomasochistes, l’accusé avait été condamné à 8 ans de prison pour des faits de viols, de torture et d’actes de barbarie sur trois de ses compagnes alors mineures.

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