Pénurie : les pharmacies de l'Aveyron sont aussi en recherche de personnel... et de sang neuf
Une pénurie de pharmaciens et de préparateurs au niveau national qui se répercute en Aveyron, ou de plus la profession est confrontée à un problème de transmission des officines. On détaille.
On parle souvent de désert médical pour les départements ruraux. Devra-t-on parler un jour de désert pharmaceutique ? Dans certains de ces départements, comme dans les Ardennes ou encore... en Aveyron, la question commence à se poser.
Selon le président du Syndicat des pharmaciens de l'Aveyron Pierre Vayssettes interrogé par France Info, il manquerait "7 000 à 8 000 pharmaciens" en France, une pénurie qui toucherait aussi le "métier de préparateur/trice". En tout, 15 000 emplois non pourvus dans les pharmacies françaises, selon Europe 1.
Exemple à La Primaube
Dans le département, certaines officines ressentent de plein fouet cette pénurie, comme celle de Frédéric Alauzet à La Primaube. Ce n'est pas moins de cinq embauches en CDI que ce pharmacien depuis 25 ans recherche : deux pharmaciens et trois préparateurs. Mais malgré ses efforts, les candidats ne se bousculent pas au portillon.
Du coup, raconte-t-il à la France Info, il est obligé de réduire ses horaires d'ouverture de 15 minutes et de fermer le samedi après-midi. Et ses journées à lui s'allongent. "Il y a peut-être un manque d'attractivité de la profession, et les étudiants préfèrent peut-être les grandes villes", s'interroge-t-il.
Salaire, charge de travail alourdie par la vaccination anti-Covid...
C'est peut-être moins un désamour des professions médicales ou paramédicales pour les zones rurales que d'autres facteurs qui pourraient expliquer ce manque de personnels dans les pharmacies.
D'abord un salaire de départ au Smic, à 1.350€ net, pour un préparateur en pharmacie. Le pharmacien salarié, lui, peut débuter à 2.340€ net, selon le site trouverunmetier.fr. De plus, selon Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, "l'augmentation des missions des pharmaciens, le dépistage, la vaccination qui sont très chronophages, qui demandent du temps" et accentuent la charge de travail. Or "forcément, quand on augmente la charge de travail, il faut augmenter les équipes".
Une pharmacie sur deux tenue par un pharmacien de plus de 55 ans
Dans l'absolu, oui, mais cette charge de travail supplémentaire due à la pandémie de Covid a de quoi décourager les vocations.La pénurie de préparateurs comme de pharmaciens s'est d'ailleurs accentuée avec la crise sanitaire. "Nous devons nous interroger sur l’attractivité du métier", a ainsi déclaré début juillet Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre national des pharmaciens.
Conséquence colatérale de cette pénurie : comme chez les médecins généralistes, l'âge moyen du pharmacien augmente. En Aveyron, sur les 110 pharmacies que compte le département, près d'une sur deux est détenue par un pharmacien de plus de 55 ans.
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