Football : Sébastien Joseph, partagé entre Soyaux et Rodez

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  • Sébastien Joseph a dirigé les Rafettes entre 2015 et 2017.
    Sébastien Joseph a dirigé les Rafettes entre 2015 et 2017. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Propos recueillis par Guillaume Verdu

L’ancien entraîneur de Rodez et Soyaux, se livre avant le match entre ces deux équipes, samedi 24 septembre à 14 h 30. Désormais conseiller technique à la Ligue Méditerrannée et consultant à Canal + pour la D1, il donne son regard sur ses anciens clubs et le championnat féminin.

Qui supporterez-vous aujourd’hui ?

Je suis partagé. Il y a des joueuses avec qui j’ai des affinités des deux côtés, comme Cathy Couturier et Romane Munich à Soyaux. À Rodez, ce sont les revenantes, Solène Barbance et Chloé Bornes. C’est difficile de me positionner. Mais cela me fait très plaisir de voir de nouveau le Raf en D1. Je sais qu’il y a eu beaucoup de travail de fait, déjà au niveau des garçons mais aussi sur les infrastructures et le développement du club. J’espère que Rodez arrivera à se maintenir.

Vous avez passé deux saisons à Rodez (2015-2017) puis un peu plus de trois à Soyaux (2017-2020). À quel point ces deux clubs vous ont-ils marqué durant votre parcours ?

J’aurai toujours pour Rodez une forme de reconnaissance. C’est le premier club à m’avoir fait confiance en D1 et c’est un pari de nommer un entraîneur qui n’a jamais coaché à ce niveau. J’ai la chance d’avoir eu cette opportunité, j’estime l’avoir bien rendu par les résultats qu’on a eus. Le fait d’aller à Soyaux, en 2017, était un moyen de passer un cap, dans un club plus structuré, avec un projet professionnalisant.

Rodez et Soyaux pourraient être des concurrents directs au maintien cette saison. Quels points communs partagent-ils ?

Les deux clubs ont des joueuses qui ont l’habitude de ces batailles pour le maintien. Ils ont aussi des infrastructures correctes pour travailler.

Et leurs différences ?

Il y a plus de jeunes joueuses à Rodez et certaines découvrent la D1, alors que Soyaux a plus de vécu. Un avantage pour le Raf au long de la saison sera de compter sur le soutien de ses supporters, alors qu’à Soyaux, le public est plus spectateur. Il y a aussi plus de stabilité. Mathieu (Rufié, l’entraîneur, NDLR) découvre la D1 mais il connaît le club. À Soyaux, on en est à quatre entraîneurs en deux ans et il y a aussi eu de nombreux mouvements dans l’effectif. Mais je pense que la différence se situera au niveau du suivi médical. Le club qui se donnera le plus de moyens dans la récupération et la prévention des blessures aura le plus de chances de se maintenir. Car si on commence à avoir des blessées importantes, ça peut devenir fatidique.

Autre point commun : vous avez quitté les deux clubs en reprochant un manque de professionnalisme…

À Rodez, c’était une question de projet. J’avais l’impression qu’il n’y avait pas de volonté d’aller dans le sens du professionnalisme, à savoir de mettre plus de moyens sur tout ce qui est nécessaire pour performer. C’est très bien que le club soit de nouveau en D1 mais je sais que Mathieu galère autant que moi sur un certain nombre de choses.

À Soyaux, en revanche, avec quasiment tout l’effectif sous contrat, on pouvait commencer à s’entraîner à 10 h 30, faire de la vidéo, de la récupération, etc. Ce que j’avais regretté et qui m’a poussé à partir, c’est que de nouveaux dirigeants étaient venus détruire tout ce qui était mis en place.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la D1 ?

C’est intéressant : tous les clubs se professionnalisent. On n’est plus dans le schéma où Lyon met 8 ou 9 buts à tout le monde avant de connaître deux matches difficiles contre Paris. Il y a aussi eu des avancées sur l’image, avec plus de médias qui en parlent. Mais là où il faut faire attention, c’est avec le développement dans les autres pays. En Italie et en Espagne, tous les clubs sont professionnels. En Angleterre, les droits TV ont explosé. Il y a quelques années, la France était attractive pour les internationales étrangères, désormais on commence à perdre nos meilleures joueuses.

On peut aller plus loin dans la communication. En Espagne, il y a des matches avec 60 000 ou 80 000 personnes, alors que nous, on a du mal à en avoir plus de 2 000. On gagnerait peut-être à passer la D1 de 12 à 14 ou 16 clubs. Et il faut aussi réfléchir à la formation et au moyen de protéger les clubs. Avec les contrats fédéraux, les clubs formateurs ne sont pas sûrs d’être rémunérés quand une joueuse part. Si on passait sous l’égide de la LFP (Ligue de football professionnel), cela changerait beaucoup de choses.

Ouvrir les compteurs

Samedi 24 septembre (14 h 30), Rodez se déplace à Soyaux. Et les Aveyronnaises ont coché cette date depuis la sortie du calendrier. Car après avoir commencé face à deux des plus grosses équipes du championnat (Paris FC et PSG), les sang et or affrontent une formation plus abordable que les cadors du championnat. Mais c'est aussi une équipe qui pourrait jouer le maintien avec elles en fin de saison. D’où l’importance de ce match, qui offre aux deux adversaires l'occasion d’ouvrir leur compteur de points. Et les Ruthénoises d’ouvrir leur compteur de buts, car Soyaux en a déjà marqué un, dimanche 18 septembre, contre Lyon.

Le groupe : Le groupe : Libourel, Sieber - Sévenne, Antoine, Bogi, Hall, Sureau, Canon, Guellati, Bornes, Cance, Saunier, Barbance, Champagnac, Altunkulak, Stievenart, Lamontagne, Tarrieu.
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