Santé : les arrêts de travail délivrés par téléconsultation ne vont plus être remboursés ?

  • Un coût qui s’élève à 100 millions d’euros pour la Sécurité sociale.
    Un coût qui s’élève à 100 millions d’euros pour la Sécurité sociale. MAXPPP
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Centre Presse

Le gouvernement veut dérembourser les arrêts de travail délivrés en téléconsultation lorsque ceux-ci ne sont pas délivrés par le médecin traitant.

Depuis le début du Covid-19, le distanciel s’est imposé partout, et jusque dans les consultations médicales. Pour inciter les Français à rester chez eux quand la pandémie s’est déclarée, le gouvernement avait en effet décidé que la Sécurité sociale prendrait en charge intégralement les téléconsultations de médecins généralistes ou de spécialistes. Devant la reprise épidémique, fin 2021, cette indemnisation avait été prolongée, et elle était encore en vigueur jusqu’à la fin de l’été. Mais cette fois, c’est terminé. Du moins en partie.

Dans un entretien au Journal du dimanche du 25 septembre, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gabriel Attal, a annoncé vouloir mettre fin aux arrêts de travail délivrés en téléconsultation par un médecin qui n’est pas le médecin traitant du patient. Il s’agit d’une des mesures phares du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023. "On a constaté une explosion des arrêts maladie donnés en téléconsultation par un professionnel qui n’est pas le médecin traitant", explique le ministre qui évalue leur coût à 100 millions d’euros pour la seule année dernière. Hors prescription du médecin traitant, ces arrêts délivrés en visio ne seront dorénavant plus remboursés. Il s’agit, justifie le locataire de Bercy, "d’éviter que certains enchaînent les consultations en ligne jusqu’à trouver celui qui voudra bien leur délivrer un arrêt maladie".

Télémagouille ?

Dans le numéro inédit de l’émission Zone interdite diffusé sur M6 le 4 septembre dernier, une séquence particulièrement marquante voyait un médecin prescrire en téléconsultation un arrêt maladie injustifié à un journaliste se faisant passer pour un patient en pleine santé mais en quête de vacances. Pour obtenir quinze jours d’arrêt sans éveiller les soupçons de l’Assurance maladie, le praticien lui avait même conseillé de procéder en deux temps ; ce que le journaliste avait fait. À la seconde téléconsultation, il avait même réussi à obtenir un arrêt pour sa "femme" pour partir avec elle….

Interrogé par nos confrères du Figaro le même jour, 4 septembre, le directeur général de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, avait reconnu l’existence de telles dérives : "C’est devenu le Far West, et il nous faut mieux réguler les pratiques. Certains patients n’hésitent pas à faire plusieurs téléconsultations dans la même journée pour obtenir l’arrêt de travail convoité. Nous voulons éviter ces dérives, sans brider la demande des patients ayant des difficultés d’accès aux soins." De fait, tout cela ne dit rien des nombreux Français peuvent avoir de véritables difficultés pour obtenir un médecin traitant.

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