En Australie, seul un tiers des jeunes est conscient de l'impact de la consommation de viande sur le climat

  • Seuls 38% des jeunes sondés pensent que les aliments à base de bétail contribuent de manière significative au réchauffement climatique et à la détérioration de l'environnement.
    Seuls 38% des jeunes sondés pensent que les aliments à base de bétail contribuent de manière significative au réchauffement climatique et à la détérioration de l'environnement. VLG / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Une récente enquête réalisée en Australie révèle que si les membres de la génération Z font très facilement le lien entre crise climatique et activité humaine, l'impact carbone généré par la production et la consommation de viande sur la planète est beaucoup moins connu par ces jeunes.

Le consensus scientifique selon lequel les activités humaines ont considérablement accéléré la crise climatique est parfaitement clair pour les jeunes générations. L'enquête a été menée auprès de 35.000 jeunes adultes nés entre 1995 et 2003 et habitant dans les grandes villes australiennes, (Sydney, Melbourne, Brisbane, Perth, Canberra et Adélaïde). Interrogés sur leur mode de vie et leurs habitudes alimentaires, les jeunes sondés se sont également exprimés sur leur perception du changement climatique, ainsi que sur les facteurs qui en sont à l'origine. Pour eux, le constat est clair : 86% des sondés se disent parfaitement conscients que la crise climatique est provoquée par l'activité humaine.

Dans le détail, 85% associent le charbon, les combustibles fossiles et d'autres formes d'énergie non durables comme les principaux responsables de la crise climatique, suivis de la déforestation et la perte de biodiversité (59%), le plastique, les déchets et les déchets alimentaires (58%), les pratiques de consommation de biens et de services (55%), les transports (54%), la grande industrie (53%) et la croissance démographique mondiale (45%). Étonnamment, la production et la consommation de viande arrivent tout en bas de la liste. En effet, seuls 38% des jeunes sondés pensent que les aliments à base de bétail contribuent de manière significative au réchauffement climatique et à la détérioration de l'environnement.

"Dans les questions ouvertes, de nombreux participants ont soulevé assez spontanément des préoccupations relatives au bien-être des animaux, qui semblent être plus importantes que l'association directe avec le changement climatique. La Gen Z a vu ces questions éthiques au cœur des options alimentaires. Il est surprenant que la contribution de ce secteur agricole au réchauffement climatique n'ait pas été reconnue par 62% des participants", soulignent les chercheurs. Pourtant, les preuves de l'impact carbone de la viande sur la planète sont bel et bien là. Lors de la COP26 en novembre 2021, l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a publié un rapport estimant que la production agricole serait à l'origine de près de 90% de la déforestation dans le monde.

Les alternatives à la viande, et notamment la viande in vitro, ne sont pas encore clairement acceptées, puisque seuls 28% de l'échantillon de l'étude australienne sont d'accord pour dire que, si elle est bien faite, la viande de culture pourrait être une option viable. L'étude a par ailleurs révélé que la génération Z ne s'intéresse généralement pas à la provenance des aliments et que la plupart ne prêtent pas attention au contenu de l'étiquette des produits.

"Il y a une déconnexion claire en jeu - alors que le réchauffement climatique est en tête des préoccupations de la génération Z, le lien entre le changement climatique et l'alimentation n'est pas encore bien compris par les jeunes Australiens", constate Diana Bogueva, chercheuse à l'université Curtin et autrice principale de l'étude. "Sans changements urgents dans les choix alimentaires de la génération Z, aujourd'hui et à l'avenir, la consommation de viande et la production de bétail continueront à être à l'origine des émissions mondiales, et je ne pense pas que ce soit un avenir que les jeunes souhaitent", ajoute-t-elle.



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