Assassinat de Millau : condamné à vingt ans de réclusion, l'accusé fait appel

  • Les faits remontent au 10 août 2019, dans les petites rues adjacentes de la rue de la Capelle.
    Les faits remontent au 10 août 2019, dans les petites rues adjacentes de la rue de la Capelle. Archives Midi Libre -
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L'affaire sera de nouveau jugée devant la cour d'appel de Montpellier.

Alexandre Canet, 42 ans, a fait appel de sa condamnation à vingt ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de Vincent Schubert dans les rues de Millau en 2019, a-t-on appris auprès de ses avocats. La cour d'assises de l'Aveyron avait prononcé son verdict lundi soir après trois jours d'intenses débats durant lesquels l'accusé a nié toute volonté homicide et toute préméditation dans les deux coups de couteau, dont un mortel à l'abdomen, portés à celui qui était surnommé "Vinz" dans la cité du gant. 

Aidé de ses conseils, Me Anabel Montels-Estève et Me Arnaud Cagnac, il avait expliqué ces derniers comme un geste de "défense" après que la victime a sorti "un scalpel". Les témoignages à la barre et l'enquête de police ont mis à mal cette version, aucune arme n'ayant été retrouvée sur "Vinz" lors sa prise en charge par les secours, le 10 août 2019 rue de la Capelle. Père de quatre enfants, ce dernier a succombé à ses blessures un mois plus tard à l'hôpital Lapeyronnie de Montpellier. Il avait 44 ans. 

25 ans requis

S'il est une nouvelle fois reconnu coupable d'assassinat, meurtre avec préméditation, Alexandre Canet encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Devant la cour d'assises de l'Aveyron, l'avocate générale, Emilie Passier, avait requis 25 ans de prison à l'encontre d'un accusé "rongé par la jalousie" et qui avait "soif de vengeance". Il reprochait à la victime d'avoir eu une relation avec sa compagne six mois avant les faits. Celle-ci était également citée comme victime dans ce procès. La veille des faits, elle a indiqué avoir subi de nombreuses violences conjugales et des menaces. Peu avant le drame, Alexandre Canet lui avait adressé un SMS : "Je règle Vinz et toi après". C'est à la lumière de ces éléments que les jurés aveyronnais, comme l'avocate générale, ont été intimement convaincus de la préméditation du geste. "Une suite logique d'un parcours ancré dans la marginalité et la délinquance", avait même assuré Emilie Passier, rappelant les 19 condamnations, dont plusieurs pour violences avec armes, de l'accusé et sa toxicomanie. Le jour des faits, il présentait un taux d'alcool de 1,58g/l. Les analyses ont également montré qu'il était sous l'emprise du cannabis, du Subutex - substitut à l'héroïne -, et différents anxiolytiques.

"À la base, je voulais juste me battre avec lui. J'aurais voulu le tuer, je ne l'aurais pas fait en pleine rue et je l'aurais planté dans le cœur. C'est une tragédie", avait assuré à plusieurs reprises Alexandre Canet. 

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