Spotify intensifie la chasse aux contenus haineux sur sa plateforme

  • Spotify affirme prendre les problèmes liés à la modération de contenu très au sérieux.
    Spotify affirme prendre les problèmes liés à la modération de contenu très au sérieux. Stefani Reynolds / AFP
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Spotify est engagé dans la même lutte contre les contenus haineux que Meta, Twitter et les autres réseaux sociaux. Depuis le début de l’année, la plateforme de streaming mondial aurait ainsi supprimé 19.000 playlists qui violent sa politique concernant les discours de haine.

À cela s’ajoutent 12.000 épisodes de podcast, 160 morceaux et près de 20 albums, comme l’a expliqué un porte-parole du géant suédois à Billboard. Certains de ces contenus problématiques ont été cités dans un nouveau rapport de l’Anti-Defamation League (ADL), une organisation non gouvernementale qui combat, depuis 1913, l’antisémitisme et, plus récemment, la haine sur Internet.

L’association y écrit avoir identifié 40 musiciens suprémacistes blancs sur Spotify, qui violent les règles de la plateforme concernant les contenus dangereux. Ils appartiennent à des sous-genres musicaux "extrémistes" comme le Fashwave, un style de musique électronique qui épouse l'idéologie de la suprématie blanche, ou encore Rock Against Communism, un type de punk qui promeut le racisme et l'antisémitisme.

Selon l’ADL, certains de ces artistes sont "certifiés" par Spotify. Cette distinction leur permet d'utiliser des outils spécialement conçus par le service de streaming pour les aider à faire apparaître leurs morceaux dans plusieurs playlists. "Spotify ne se contente pas d'autoriser le racisme et l'incitation à la musique suprémaciste blanche, il promeut activement ce contenu dans ses propres playlists", déplore l’organisation dans son enquête.

Faire évoluer les politiques de modération

De son côté, la société de Daniel Ek a déclaré à Billboard qu’elle "prend les problèmes liés à la modération de contenu très au sérieux". "Nous utilisons une panoplie de mesures de détection algorithmiques et humaines pour nous assurer que tout le contenu sur notre plateforme est conforme à nos règles", a déclaré l’un de ses représentants. Le règlement du service de streaming musical stipule qu'"il est interdit de promouvoir la violence, d'inciter à la haine, de harceler ou d'avoir tout autre comportement susceptible de mettre des personnes en danger de préjudice grave ou de mort".

Pour veiller à son bon respect, Spotify a annoncé, en juin, la création d’un Conseil consultatif de sécurité. Il a pour mission d’aider la plateforme à "faire évoluer ses politiques" autour de domaines clés comme la sécurité numérique et les contenus haineux. Ce Conseil est composé d’experts et d’organisations possédant une expertise approfondie dans ces domaines. Il compte actuellement une vingtaine d’experts, dont des représentants du groupe de défense des droits civiques de Washington D.C., le Center for Democracy & Technology, de l'Université de Göteborg en Suède et de l'Institut pour la technologie et la société au Brésil.

Cela fait des années que Spotify s’interroge sur son système de modération. Il a notamment été pointé du doigt concernant "The Alex Jones Show", le podcast animé par le conspirationniste américain d'extrême droite du même nom. Ce programme a fait l’objet de plaintes de nombreux utilisateurs de la plateforme, ce qui l’a poussé à supprimer certains épisodes jugés haineux.

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