Incendies : l'Aveyron craint de devenir un département "méridional" après cet été brûlant

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  • Durant 10 jours, début août, un violent incendie a ravagé le secteur de Mostuéjouls.
    Durant 10 jours, début août, un violent incendie a ravagé le secteur de Mostuéjouls. Archives CP -
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En ce mois de septembre, après un été brûlant, la préfecture a indiqué qu'elle accentuerait la prévention pour éviter de nouveaux incendies d'envergure dans le département.

Les fraîches températures et la pluie de ces derniers jours ne sauraient faire oublier un été brûlant. Et ravageur. Du Var à la Bretagne, en passant par la Gironde, la France a été la proie des flammes. Les pires records sont tombés les uns après les autres. Dans le département, ce sont plus de 2.000 hectares qui sont partis en fumée. C'est du jamais-vu. Tout le monde a encore en mémoire l'incendie de Mostuéjouls - 1360 hectares -, qui durant plus d'une semaine a mobilisé des moyens inédits. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'était même rendu sur les lieux pour apporter son soutien à des soldats du feu "à bout". Ces derniers n'ont eu que peu de répit durant les trois mois estivaux marqués par une sécheresse sans précédent. Tous les jours ou presque, ici et là, un feu se déclenchait. Parmi lesquels, outre Mostuéjouls, on retiendra Comprégnac, Espeyrac, Saint-Affrique, Ayssènes...

La question des moyens

Mais en cette rentrée, l'heure n'est plus au bilan. Les défis liés au dérèglement climatique sont immenses. L'Aveyron vit même dans la crainte de devenir "méridional". "Nous connaîtrons dans les années à venir d'autres épisodes de ce style", ne cachait pas cette semaine encore la préfète Valérie Michel-Moreaux. Dès la fin de l'été, le président du département et du Service incendies et secours (Sdis) avait également alerté sur ce sujet en espérant récolter davantage de moyens pour le territoire. "Jusqu’à présent, c’était l’arc méditerranéen, de Perpignan à Nice, qui brûlait. ça fait quelques années que l’on sent le réchauffement climatique, que l’on voit les déficits en eau, que le vent est de plus en plus prégnant dans nos régions… du coup, ça arrive en Sud-Aveyron. Il faudrait repenser les moyens et les adapter", avait abondé le commandant des sapeurs-pompiers de Millau, longtemps en première ligne cet été. "Dire aux employeurs, libérez vos pompiers volontaires, c’est super, mais il faut mettre en œuvre des dispositifs, augmenter les curseurs en personnel et en matériel. Hormis les collectivités territoriales avec lesquelles on peut faire ça facilement, c’est beaucoup plus compliqué dans les entreprises privées. Et l’Aveyron, c’est 90 % de volontaires", avait-il rappelé à juste titre.

"Voir des gens jeter des mégots de leurs véhicules, ça me stupéfie..."

En attendant, du côté de la préfecture, outre les moyens, c'est la question de la prévention qui prédomine. "On va l'accentuer tous les ans, il faut une véritable politique sur ce sujet car 90% des incendies sont liés à l'humain. Quand je vois qu'il y a encore des gens, en pleine période de sécheresse, qui jettent leurs mégots de cigarette par la fenêtre de leur véhicule, ça me stupéfie !", explique Valérie Michel-Moreaux. Autre axe de travail envisagé par la préfecture : l'accessibilité des forêts pour les secours. Sur le territoire de l'Aveyron, moins de 5% des forêts appartiennent à l'Etat. Près de 90% des prairies appartiennent à des privés. "Gage à eux de débroussailler celles-ci. Nous devons le rappeler", souligne la préfète. Un travail sur les réserves d'eau doit également être mené dans les prochaines semaines en étroite collaboration avec les acteurs du territoire. "Heureusement, nous avons désormais un certain professionnalisme et une certaine conscience sur cette gestion de l'eau. Car si cela était arrivé en 2003, nous aurions connu des épisodes catastrophiques cet été..."

Pour rappel, la préfecture a souligné à la fin de l'été que la plupart des incendies aveyronnais avaient été déclenchés par "des étincelles d'une moto ou un engin agricole". Pour ce qui est du feu de Mostuéjouls, un homme a été mis en examen par le parquet de Lozère, département dans lequel l'incendie s'était déclenché avant de se propager au Sud-Aveyron, pour "destruction involontaire par incendie". L'homme s'était présenté de lui-même aux enquêteurs expliquant qu'une partie du matériel qui composait son véhicule agricole était tombée sur la chaussée sans qu'il ne s'en aperçoive... 

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