Saint-Affrique. Le Saint-Affricain Pierre Guiraldenq, un scientifique passionné au service du bien commun

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  • Pierre Guiraldenq a fondé le laboratoire de métallurgie et de physique des matériaux à Lyon.	J.-M.C
    Pierre Guiraldenq a fondé le laboratoire de métallurgie et de physique des matériaux à Lyon. J.-M.C
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Jean-Marc Cognot

Universitaire et chercheur en science des matériaux, Pierre Guiraldenq, originaire du Sud-Aveyron, est aussi un fin pédagogue.

Pierre Guiraldenq, 88 ans, est universitaire et chercheur en science des matériaux au service du bien commun. Issu d’une vieille famille de la région de Saint-Affrique, il réside à Écully, dans la région lyonnaise, où il a effectué une partie de sa carrière. Chaque été, en compagnie de son épouse Anne-Marie, il passe trois mois à Saint-Affrique dans sa maison de famille.

Il voit le jour à Paris, en 1934, où son père est inspecteur des impôts. Un an plus tard, la famille déménage à Hyères, dans le Var, où le chef de famille est muté. Pierre Guiraldenq grandit là-bas où il a eu "une jeunesse très agréable en bord de mer". La guerre se déclare en 1939. La ville est occupée par les Italiens et les Allemands à partir de 1942 : "J’ai vécu dans l’enthousiasme la Libération en 1944 par la première division française." À 11 ans, en 1945, Pierre Guiraldenq entre au lycée d’Hyères. À 20 ans, il passe son baccalauréat : "Au niveau des études, sans être un gros travailleur, j’aimais les sciences théoriques, à savoir les maths, la physique et la chimie."

Major de promo

À la faculté de sciences de Marseille, il obtient une licence d’enseignement en physique : "Un jour, j’ai vu une affiche sur l’enseignement en métallurgie nucléaire dispensé à Saclay (dans l’Essonne, NDLR), par l’Institut national des sciences et techniques nucléaires. Lors d’un voyage avec mes parents à Paris, j’ai appelé le professeur Paul Lacombe. Il m’a reçu. Cela m’a séduit. C’était pour moi une voix porteuse. À 24 ans, je suis allé y suivre des cours."

Il en sort major de promotion et intègre le centre de recherche métallurgique de l’école des Mines. Il se spécialise sur le comportement des atomes radioactifs à hautes températures. En 1961, à 27 ans, il effectue son service militaire dans la marine durant deux ans. Il retourne ensuite à l’école des Mines pour terminer sa thèse d’État. En parallèle, il intègre le CNRS dont il démissionne à l’âge de 30 ans pour rejoindre une grosse société de sidérurgie dans la Loire comme ingénieur de recherche. Il y passe quatre ou cinq ans.

Et c’est le retour à ses premières amours. Il crée le laboratoire de métallurgie et de physique des matériaux à l’École centrale de Lyon, où il enseigne également. Il le dirige pendant vingt ans. En même temps, il est pendant dix-sept ans conseiller scientifique à la direction des constructions navales de la Marine à Paris. Depuis sa retraite, Pierre Guiraldenq est toujours professeur émérite des universités à l’École centrale de Lyon. "J’ai passé une vie professionnelle passionnante. Je n’avais pas la culture du chercheur solitaire isolé. J’ai toujours aimé le travail en équipe qui est d’une richesse inouïe. J’avais un caractère assez souple je crois, et de surcroît un peu cabochard comme tout Aveyronnais, pour atteindre mes objectifs et faire des économies dans la gestion d’un labo. Le hasard m’a amené à résoudre des choses difficiles sur le plan humain. Je ne me suis jamais laissé piéger par des questions politiques."

Aussi développeur de biomatériaux

Au laboratoire de métallurgie et de physique des matériaux de l’école centrale de Lyon, c’est l’époque où Pierre Guiraldenq s’ouvre à d’autres domaines porteurs pour la médecine : "Avec mon équipe et des collègues de la fac de médecine et d’odontologie de Lyon, on a mis au point les alliages adaptés aux prothèses de hanche, aux amalgames et aux prothèses dentaires en céramique." En 1980, il organise à l’école centrale de Lyon le premier congrès international de biomatériaux axé sur ces nouveaux alliages.

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