Aveyron : Arvieu bidouille les objets et le lien social
Le club Bidouille propose chaque premier samedi du mois de réparer vos objets. Et d’en profiter pour tisser du lien social. Rencontres.
À l’abri du crachin ce 1er octobre, le club Bidouille fourmille de vie dans son local sur la place du village d’Arvieu. On s’affaire à redonner vie à une chaîne hi-fi, réparer une bouilloire, du souffle à un aspirateur… " J’étais désemparée de ne pas pouvoir aider toutes les personnes, notamment pour des problèmes informatiques, j’ai senti qu’il y avait un réel besoin ", confie Manon Cazottes, médiatrice numérique au pôle numérique du Cantou situé en face sur la place du village. Du coup, elle a eu l’idée de proposer le club Bidouille pour donner un coup de main et mettre en pratique la solidarité. Ainsi est né sur les fonts baptismaux du Cyber Cantou, le club Bidouille en 2017. " Notre religion c’est de ne pas jeter ", dit en ce sens, avec humour, Charly Firtion, coprésident du club Bidouille avec Anita Bentley qui a amené hier ses gâteaux pour partager un moment convivial. " Nous sommes soucieux de l’environnement, d’être dans l’anti-gaspillage ", précise-t-elle. Le club Bidouille a même essaimé avec un cyber-café à Naucelle, le Fablab de la MJC de Rodez, et dernièrement une délégation d’Espalion est venue s’informer sur cette initiative commune.
Du fer à repasser au smartphone
Arvieu n’a donc pas attendu le discours distillé partout aujourd’hui sur le dérèglement climatique et la problématique énergétique pour agir. "Chaque réparation est unique, c’est un challenge à chaque fois. Il s’agit souvent d’un problème d’entretien", ajoute Anita. Cafetière, fer à repasser, grille-pain, aspirateur, smartphone, jouets, chaises de la mairie ou encore affaires d’écoles, les bidouilleurs retroussent leurs manches. Charly fut ingénieur électronique, André, électricien en bâtiment, Alain qui a pour fait d’armes la réparation de l’horloge de Caplongue qui trône aujourd’hui dans le hall de la mairie d’Arvieu, ou encore Jean-Paul, touche-à-tout, qui propose des formations (lire ci-dessous) et a même réparé les radars du village (!), ont tous en point commun de partager leurs compétences et surtout leur temps pour aider. Gratuitement. La participation est libre. "L’objectif est de faire participer les gens pour transmettre et arriver à faire par soi-même. Il y a également beaucoup de personnes âgées dont l’objet leur tient à cœur et ont envie de le garder. Les personnes ont pris conscience de ne pas gaspiller et viennent des communes aux alentours", dit en chœur la poignée de bénévoles.
D’autant qu’en réparant un objet, on répare souvent le vivant. "Le lieu est accueillant et symbolique de l’esprit du village qui est le seul en Aveyron à disposer de deux tiers-lieu avec Laëtis et Cantou", rappelle Guy Lacan, maire, qui passait par là. Pas tout à fait par hasard. Car hier, il s’agissait de la dernière permanence dans ce local. Le prochain rendez-vous, le 5 novembre donc, aura lieu dans l’ancien presbytère qui doit être aménagé. Décidément, ne pas jeter, est une religion. Une application de l’humanisme.
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