Millau : un nouvel outil pour réduire les inégalités de soins
L’ARS a choisi le parc pour diagnostiquer les problématiques locales liées à la santé.
La difficulté d’accès aux soins est une problématique bien spécifique aux régions rurales que connaît le Sud-Aveyron. Ces déserts médicaux, largement documentés, reviennent souvent dans le débat public. Pour tenter de pallier cette situation, l’Agence régionale de santé (ARS) de l’Occitanie, met en œuvre un contrat local de santé (CLS) – une obligation définie dans le code de la santé publique depuis 2012 – afin de réduire les inégalités d’accès aux soins, en mettant en place des solutions de proximité. Pour cela, elle s’appuie sur une collectivité locale. Si le premier, confié à la Ville de Millau en 2014, n’avait pas été suivi d’effets, la structure étatique veut relancer la machine et a chargé le Parc naturel régional (PNR) des grands causses en avril dernier d’un nouveau contrat de cinq ans.
S’appliquant sur la zone du parc, "le contrat prend la santé dans sa globalité, et non uniquement sur une approche sanitaire, réduite à la maladie, on retrouve aussi le cadre de vie, le bien-être, l’environnement", détaille Lucie Bousquet, chargée de mission santé au PNR mais également coordinatrice du CLS. La qualité de l’air, de l’eau, la mobilité sont autant de paramètres à prendre en compte pour le CLS et s’inscrivent pleinement dans les missions du PNR.
De plus, le parc est un acteur local, connaissant les spécificités du Sud-Aveyron et capable de coordonner les différents partenaires, tels que des institutions, des professionnels de santé ou des associations. " Il y a des disparités entre les territoires, on territorialise donc l’action publique de santé de manière à adapter l’offre de soin aux problématiques locales", poursuit Lucie Bousquet. Pour ce faire, le parc élabore un premier diagnostic avec l’ensemble des acteurs, avant de mettre en place son programme d’actions. "On se sert de l’Observatoire de santé pour les données quantitatives, indique la coordinatrice du CLS. On réalise un diagnostic qualitatif des acteurs, l’idée est qu’ils aient tous un poids égal." Une consultation citoyenne a été lancée et un comité citoyen de santé de 35 habitants, tirés au sort, est chargé d’élaborer et d’évaluer les actions. Des tables rondes réunissant les blouses blanches sont également organisées.
Une fois le diagnostic terminé, en décembre, le parc lancera un programme pour répondre aux enjeux identifiés, autour de cinq axes. Ainsi sont concernés l’accès aux soins, avec la problématique de la démographie médicale dans un bassin où un quart des médecins a plus de 60 ans ; la santé mentale et notamment les autolyses, "on dénombre 16 suicides par an, ce qui est plus que la moyenne aveyronnaise et nationale", observe Lucie Bousquet.
La prévention et la santé des aînés seront développées tout comme les risques environnementaux. "Par exemple, le comité de prévention et de dépistage des cancers a proposé des covoiturages pour amener des patientes à faire leurs mammographies", illustre la chargée du PNR. En somme, de belles pistes de réflexion pour faciliter le quotidien des Sud-Aveyronnais.
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