Œsophagite à éosinophiles : faciliter la vie des patients

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    Œsophagite à éosinophiles : faciliter la vie des patients
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Destination Santé

Maladie inflammatoire chronique, l’œsophagite à éosinophiles fait partie des maladies rares. A ce titre, les patients s’exposent à une errance diagnostique parfois extrêmement longue, alors que des solutions thérapeutiques existent pour soulager leurs symptômes. Les explications du Pr Sabine Roman, gastro-entérologue aux Hospices Civils de Lyon.

Qu’est-ce que l’œsophagite à éosinophiles ?

"Il s’agit d’une affection inflammatoire chronique de l’œsophage liée à la présence en excès d’éosinophiles, qui sont une catégorie de globules blancs", explique le Pr Sabine Roman. Avec une prévalence estimée entre 1 à 5 cas pour 10 000 habitants, l’œsophagite à éosinophiles est considérée comme une maladie rare. "La maladie touche de préférence les jeunes adultes et notamment les hommes."

Des difficultés à avaler

"Elle impacte la qualité de vie des patients car ces derniers sont tout simplement gênés pour avaler. C’est par exemple le morceau de blanc de poulet qui ne passe pas. Ce qui peut conduire au blocage de l’aliment dans la gorge, nécessitant dans les formes graves une endoscopie en urgence pour le retirer." Résultat, le patient va développer des stratégies pour contourner cet inconfort. "Il va mettre en place des stratégies d’éviction, manger très lentement, mixer les aliments, boire beaucoup d’eau. Dans les cas extrêmes, la maladie peut affecter la vie sociale. Certains refuseront d’aller au restaurant ou d’être invités chez des amis."

Des symptômes intermittents

L’œsophagite à éosinophiles se caractérise par des symptômes parfois très espacés dans le temps. "Dans les formes légères, la dysphagie autrement dit la difficulté à avaler, est présente une fois par semaine, ou bien une fois par mois", indique le Pr Roman. Conséquence, les patients s’habituent à vivre avec. "C’est d’ailleurs ce qui explique le retard au diagnostic." A l’inverse dans les formes graves, le blocage alimentaire peut être quotidien. "Généralement ces patients s’inquiètent et consultent."

Du diagnostic à la prise en charge

Selon notre spécialiste, il y a deux modes d’entrée pour le diagnostic. "Soit le patient va consulter son médecin généraliste parce qu’il se plaint de blocages réguliers. Il sera orienté vers un gastro-entérologue. Soit il va arriver chez ce spécialiste via les urgences. Ensuite pour poser le diagnostic, il faudra réaliser une endoscopie et des biopsies au niveau de l’œsophage."

Quant à la prise en charge, elle repose soit sur l’éviction alimentaire, soit sur l’administration d’un traitement médicamenteux. "On propose ensuite au patient d’évaluer la stratégie thérapeutique en contrôlant par endoscopie et prélèvement. Ensuite il devra s’astreindre à suivre un traitement dit d’entretien pour éviter les rechutes. Tout comme dans l’asthme, l’observance est essentielle. D’une part pour atténuer les symptômes et d’autre part pour prévenir le risque d’inflammation chronique de l’œsophage qui peut potentiellement évoluer vers une fibrose." D’où l’importance de rendre le patient acteur de sa maladie et de sa prise en charge.

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