Une rentrée "sportive" pour le député de l'Aveyron Stéphane Mazars à l'Assemblée nationale

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  • Membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, Stéphane Mazars planche sur les JO de Paris-2024.  Il vient de rencontrer à ce sujet le patron de l’organisation, Tony Estanguet.
    Membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, Stéphane Mazars planche sur les JO de Paris-2024. Il vient de rencontrer à ce sujet le patron de l’organisation, Tony Estanguet.
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Mathieu Roualdés

En cette rentrée parlementaire sous tension, l’Aveyronnais a quitté les dossiers de la justice pour se consacrer à ceux des sports, l’organisation des JO de Paris-2024 en tête, et de l’éducation.

Électrique, tendue, agitée… Les qualificatifs ne manquent pas pour cette rentrée parlementaire durant laquelle le gouvernement devra une nouvelle fois composer avec une majorité relative. Et où plusieurs dossiers promettent de faire débat entre l’examen du budget, le projet de loi sur le financement de l’assurance chômage et la sempiternelle réforme des retraites.

"On sent que c’est tendu", annonce le député de la première circonscription, Stéphane Mazars, réélu dans un fauteuil en juin dernier. S’il s’attend à vivre de longues journées, voire soirées, au sein de l’hémicycle – toutes les voix comptent pour la majorité –, l’avocat se dit plus que jamais heureux de plaider "pour le camp de la raison et des responsabilités". "On fait face à un camp, la Nupes, qui tente d’hystériser le débat à chaque occasion qui se présente et un autre camp, le RN, en quête de crédibilité", résume-t-il à sa façon… Récemment, le président Emmanuel Macron n’a pas hésité à brandir la menace du 49-3 et même de la dissolution si les siens ne parviennent pas à trouver des compromis sur les textes.

Cap sur Paris-2024

Dans cette ambiance si particulière, où la France redevient plus que jamais un régime parlementaire, Stéphane Mazars s’est vu pour sa part attribuer de nouvelles fonctions. Après avoir été vice-président de la commission des lois et rapporteur de la réforme de la justice voulue par Éric Dupond-Moretti lors du précédent mandat, le Nord-Aveyronnais est désormais investi au sein de la commission des affaires culturelles et de l’éducation. " Un choix ", assure-t-il. Un chantier "gigantesque" l’attend : celui de l’organisation des Jeux Olympiques de Paris en 2024. La France est attendue au tournant, notamment en termes de sécurité après le récent fiasco de la finale de la Ligue des champions de football.

Sur ce chantier ou encore celui de la revente de faux billets, Stéphane Mazars a récemment échangé avec Tony Estanguet, le patron de l’organisation. "Les enjeux sont énormes, c’est une vitrine pour notre pays", rappelle le marathonien, invité par l’Assemblée à être rapporteur d’une étude sur les retombées économiques et associatives de l’événement. Autant dire qu’il goûte peu le choix du conseil départemental de ne pas faire venir la flamme olympique sur son territoire (lire ci-dessous)

"Que sera la participation aux urnes dans 20, 30 ans ?"

Mais en cette rentrée "sportive", le député compte également avancer sur un autre dossier. Celui de la jeunesse. Et de son éducation citoyenne : "C’est un défi majeur. Depuis que je suis élu, je suis frappé par le manque d’éducation citoyenne de notre jeunesse. Elle ne vote plus, ne croit plus en l’engagement public et lorsqu’elle s’exprime, c’est souvent en faveur des extrêmes. Si on ne fait rien, que deviendra la participation aux urnes dans 30 ans ? 10 %, 20 % ? Plus que jamais, il est important de rappeler ô combien la démocratie est précieuse ". Pour ce faire, il souhaite revaloriser l’enseignement "citoyen" au sein de l’école, les cours actuels d’éducation morale et civique " sont malheureusement trop souvent une variable d’ajustement ". Et entre cette jeunesse et le dossier phare de la réforme des retraites, la relation est toute trouvée pour le "macroniste" convaincu : "C’est un pacte social pour les générations futures. Si on veut conserver notre modèle, cela aura un coût très élevé pour le social. On doit passer par des réformes importantes. Celle de la retraite en fait partie", assène-t-il. Peut-être aura-t-il l’occasion d’en débattre au Palais Bourbon prochainement… Cela promet.

Du temps en Aveyron

En attendant, Stéphane Mazars compte bien conserver du temps pour agir sur son territoire, à raison de trois jours par semaine au moins. Parmi les sujets "chauds" du moment : l’agriculture en pleine incertitude. "J’ai alerté le ministre à plusieurs reprises, j’ai organisé une rencontre avec les syndicats. Et j’ai confiance en l’avenir", assure-t-il. Sur un autre dossier qui lui était pourtant cher en tant que Laguiolais de naissance, Stéphane Mazars n’a en revanche pas eu de pouvoir : celui de l’indication géographique offerte aux couteliers de Thiers. "Je suis choqué comme tout le monde par cette décision. En faisant cela, l’Inpi a voulu défendre le couteau français face aux importations. Mais elle a totalement oublié qu’il existait des territoires et des savoir-faire…"

Pas de flamme olympique : "Une occasion manquée pour les enfants"

Cela a fait couler beaucoup d’encre. D’abord candidat enthousiaste à l’accueil de la flamme olympique sur son territoire, le conseil départemental de l’Aveyron a finalement rétropédalé en raison du coût trop élevé demandé par le comité d’organisation pour ce passage quelques mois avant la cérémonie officielle : 150 000 € hors taxes. Pour le député Stéphane Mazars, cette décision politique est "vraiment dommage". "C’est l’occasion manquée de faire rêver nos enfants. Les JO, c’est une fois tous les cent ans en France, que représente l’investissement de 150 000 € sur une telle période et pour un tel événement ? C’est un budget certes, mais ce n’est même pas l’équivalent de l’enveloppe mise par les communes pour faire venir le Tour de France…"
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