Millau : le Jardin du Chayran va-t-il devoir suspendre les paniers solidaires ?
La baisse annoncée des financements publics menace le programme.
Depuis plus de 10 ans, le programme Paniers solidaires Cocagne lutte contre l’injustice alimentaire. Le principe est simple. Permettre à des personnes isolées, étudiants ou familles avec peu ou pas de revenus, d’accéder à des paniers de légumes bio, frais et locaux chaque semaine, ainsi qu’à un accompagnement vers l’autonomie alimentaire (ateliers cuisine, jardinage…).
À Millau, l’initiative est portée par le Jardin du Chayran qui met à disposition plus de 2000 paniers tous les ans. Cette année pourtant, l’incertitude demeure, le jardin d’insertion, qui vient de fêter ses 21 ans d’existence, étant confronté à la baisse importante des aides de l’État. Lui qui jusqu’alors, prenait en charge une partie substantielle des frais inhérents au financement de ces paniers.
"Une partie du financement des paniers – 40 % – était prise en charge via l’aide alimentaire, explique Danièle Domeyne, administratrice au sein du Jardin du Chayran. Or, aujourd’hui, cette aide est remise en cause, l’État ayant fait part de sa volonté de se désengager au profit des chèques alimentaires… dont on n’entend plus vraiment parler aujourd’hui."
Versée à l’association millavoise via le réseau Cocagne, l’enveloppe permettait de proposer des paniers à 2 euros au lieu des 10 euros affichés. Quatre euros étant versés par l’aide alimentaire, les quatre euros restants par des partenaires ou mécènes locaux.
Directrice du Jardin du Chayran, Nadine Boisson abonde. "La dynamique des chèques alimentaires est très individuelle. Au Jardin nous sommes dans une démarche plus collective. Ce qui est aussi intéressant ici, c’est que nous avons réussi à mettre tout le monde autour de la table. Toutes les structures d’accompagnement, Myriade, le Secours populaire, la Msa, le CCAS, Tremplin pour l’emploi, le Département… des structures au contact des personnes en situation de vulnérabilité." "Ce serait vraiment dommage d’arrêter maintenant", valide pour sa part, le président Roland Valentin qui cherche à faire perdurer l’initiative sans avoir à augmenter le prix des paniers. "Pas vraiment la philosophie de la maison."
L’annonce début septembre d’un "effort exceptionnel" de 55 millions d’euros en faveur de l’aide alimentaire par le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées Jean-Christophe Combe, n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.
" On aimerait ne pas être oubliés", confirme la directrice qui n’exclut pas, en dernier recours, de taper à la porte de structures qui orientent aujourd’hui vers le Chayran ceux qui en ont le plus besoin. "Nous sommes en train de solliciter le Conseil départemental. Au jardin, on pense que l’aide alimentaire fait aussi partie de ses missions."
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