Deux Français arrêtés en Iran : Paris dénonce "une mascarade", ce que l'on sait de l'affaire

  •  La vidéo diffusée par la télévision iranienne interroge en France.
    La vidéo diffusée par la télévision iranienne interroge en France. Photo - MAXPPP
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Centre Presse Aveyron

La chaîne d’État iranienne a diffusé les "aveux" de deux "espions" français, Cécile Kohler et Jacques Paris. Une "mascarade", dénonce la France.

La télévision iranienne arabophone Al-Alam a diffusé ce jeudi des déclarations de deux ressortissants français, arrêtés en mai, présentées comme des aveux d’espionnage, indique France Info. Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris ont été accusés début juillet par Téhéran "d’atteinte à la sûreté", après avoir été officiellement mis en cause pour être "entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société".

"Une mise en scène indigne" 

Dans ces déclarations, Cécile Kohler affirme être un agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services secrets français, et explique être venue en Iran "pour préparer les conditions de la révolution et du renversement du régime iranien islamiste", Ils devaient, toujours d’après ses déclarations, financer des grèves et des manifestations, voire "se battre contre la police". L’homme qui apparaît dans la vidéo explique de son côté que le but de leur action était de "faire pression sur le gouvernement" iranien.

Il s’agit d’une "mise en scène indigne, révoltante, inacceptable et contraire au droit international", a réagi jeudi le ministère des Affaires étrangères français. "Cette mascarade révèle le mépris de la dignité humaine qui caractérise les autorités iraniennes", ajoute le Quai d’Orsay, dans une déclaration réclamant leur "libération immédiate". Le couple est connu en France comme membres du syndicat FO, et a reçu le soutien du syndicat. Cécile Kohler est enseignante et le couple vit dans les Yvelines. Ils étaient venus en Iran pendant les vacances de Pâques pour un voyage touristique.

Ces aveux interviennent alors que l’Iran est en proie à une forte crise et à des manifestations violemment réprimées par la police (au moins 82 morts depuis le 30 septembre), à la suite du décès d’une jeune femme arrêtée par la police des mœurs. Le Quai d’Orsay a rappelé fin septembre que l’Iran est actuellement classé en rouge sur la carte des conseils aux voyageurs, et "qu’il est formellement déconseillé aux ressortissants français, y compris binationaux, de se rendre en Iran, quel qu’en soit le motif", face "à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable".