Rodez : toutes les vies de Muriel Salabert-Sales mènent à l'aligot

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  • Muriel Salabert-Sales fait filer sa truffade.
    Muriel Salabert-Sales fait filer sa truffade. Eugénie Cantier
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Muriel Salabert-Sales vend des barquettes d'aligot et de truffade sur le marché. L'Aveyronnaise apprêtée jusqu'au bout des ongles a plus d'une corde à son arc.

L'hiver arrive. Rien de tel pour se réchauffer qu'un plat d'aligot ou de truffade. Muriel Salabert-Sales prépare ces plats typiques à base de pommes de terre et de tome fraîche de l’Aubrac, dès qu'elle s'installe place Emma-Calvé, avec vue sur l'arrière de la cathédrale, et les vend au poids. Mariée à un cuisinier, elle tenait avec lui l'Agora, un restaurant gastronomique rue de l'Embergue. Lorsque leurs enfants étaient en bas âge, son mari a passé des concours et opté pour la fonction publique. En 1998, elle a choisi l'aligot, qui figurait au menu de leur table, tous les jeudis midi.

" À l’époque, il y avait très peu de femmes. Le marché avait une image dégradante. C'était un milieu d'homme, se souvient-elle. Il a fallu se faire une place en tant que femme. " Depuis une dizaine d'années, le marché a évolué. Elle constate que beaucoup de jeunes s'installent, avec l'envie d'être indépendant. Cette liberté permet d’aller à la rencontre des clients sur différents territoires, pour des échanges plus furtifs que dans un restaurant où l’on s’attable durant une ou deux heures. Il y a, néanmoins, des avantages et des inconvénients. " La journée ne s'achève pas à 14 heures, il y a l'approvisionnement, le nettoyage ", note Muriel Salabert-Sales. L’agenda de la fileuse d’aligot est d’autant plus rempli qu’elle a une seconde activité.

" Je suis issue d'une lignée de femmes qui ont certaines aptitudes extrasensorielles. Je suis restée longtemps sans savoir ce que je pouvais faire de ce qu'on m'avait transmis. En 2017, je me suis formé au reiki à Marseille ", raconte la praticienne. Installée dans son cabinet à Marcillac depuis 2019, elle y développe cette pratique ancestrale japonaise d'imposition des mains. 

Avant la restauration, elle exerçait comme secrétaire médicale d'un gynécologue. Il y a une vingtaine d'années, elle voulait se former au shiatsu et à la réflexologie plantaire, avant de finalement juger que : " C'était trop avant-gardiste. " Elle a également travaillé dans l'animation et l'enseignement spécialisé. En 2014, elle assouvissait plusieurs passions en ouvrant " Le comptoir d'antan - Les poupées du passé ", rue Penavayre. Elle y vendait et restaurait des poupées anciennes, après une formation à Toucy. Elle profitait de l'espace pour exposer les tableaux qu'elle peignait.

" Je ne regrette pas mon choix, mais j'ai 60 ans et depuis quelques années je me sens plus vulnérable, moins résistante. C'est très fatigant. Quand je rentre, je suis sur les rotules ", confie la pimpante marchande. Riche de ses nombreuses expériences, Muriel Salabert-Sales choisit toujours les meilleures formations, comme elle sélectionne les meilleurs produits pour régaler les Ruthénois avec ses plats traditionnels de l'Aubrac. " Je privilégie la qualité, le respect du client, du produit, de mon terroir. Je suis fière de l'aligot ", s'exclame-t-elle.

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