Aveyron : le RN souhaite "conquérir" le Ruthénois en pensant déjà à 2026

C'est une première. Le Rassemblement national a tenu sa réunion de rentrée politique à Onet-le-Château, vendredi soir. Et le lieu est loin d'être un hasard si l'on en croit le responsable départemental, Bruno Leleu. Son mouvement, connu pour être particulièrement actif dans le bassin decazevillois et millavois, souhaite désormais "conquérir" le Ruthénois. "Depuis les dernières législatives, on a 66 nouveaux adhérents et ils viennent en majorité d'Onet et de Rodez", indique-t-il. Et celui qui fut candidat à la mairie de Decazeville ou encore à la députation de la deuxième circonscription, envisagerait même de venir lui-même "ferrailler" dans la préfecture lors des prochaines élections municipales de 2026. "J'y réfléchis encore mais c'est une véritable possibilité. On n'est jamais venu à Rodez car on nous aurait reproché de présenter des 'zozos' mais nous sommes en train de constituer une équipe particulièrement solide", confie celui qui revendique aujourd'hui 548 adhérents.

"Il est temps que les élus ruthénois arrêtent de fermer les yeux sur la délinquance"

À Rodez, jamais une liste RN, ou anciennement FN, ne s'est présentée. La préfecture reste l'une des rares d'Occitanie où l'extrême droite ne parvient pas à percer dans les urnes. Pour preuve, si elle avait terminé en deuxième position au niveau départemental lors des dernières élections présidentielles, Marine Le Pen n'avait récolté que 14,98% sur le Piton, loin derrière Macron (33,25%) et Mélenchon (21,47%). "Rome ne s'est pas fait en deux et on double nos scores à chaque élection quand même ! Et je rappelle que lors des dernières législatives dans la première circonscription, notre candidate a terminé au coude-à-coude avec la représentante des LR Magali Bessaou sans même faire campagne. C'est dire comment cette vieille droite et ses barons locaux ne sont plus crédibles du tout. On est la première opposition en France comme à Rodez", se défend un Bruno Leleu particulièrement attentif à la vie politique ruthénoise. Et déjà prêt, dans son style bien particulier, à attaquer ses adversaires.

"Il y a des choses à dire ici, ça va être drôle, annonce-t-il. Quand je vois que la ville, qui ne propose rien pour la culture populaire, va boycotter le Mondial de football, je m'étouffe ! C'est pathétique. Je rappelle au maire qui rêve de Tour de France tous les ans qu'il a reçu avec les honneurs une équipe cycliste financée par l'argent des émirats cet été". Le ton est donné. Le chemin vers 2026 s'annonce, en revanche, un peu plus long... En attendant, Bruno Leleu a présenté vendredi son nouveau référent pour le Ruthénois : Renaud Geoffroy-Rouaix. À 38 ans, cet ancien électeur de LFI, a rejoint le RN lors des dernières présidentielles. Toulousain de naissance, il s'est installé dans la préfecture il y a huit ans. "Il est temps que les élus ruthénois arrêtent de fermer les yeux sur la délinquance. Quand je vois aujourd'hui dans les rues de la ville, des femmes se promener tranquillement en burka, ce n'est plus acceptable... Il faut agir", a-t-il lancé, devant ses camarades, vendredi.