Aveyron : agressions de soignants dans les hôpitaux, deux hommes condamnés

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  • Deux agressions de personnel soignant étaient jugées ce mardi devant le tribunal de Rodez.
    Deux agressions de personnel soignant étaient jugées ce mardi devant le tribunal de Rodez. Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

L'un des prévenus a écopé de six mois ferme. 

La semaine passée, le syndicat des chirurgiens-dentistes aveyronnais tirait la sonnette d'alarme sur le nombre "d'agressions" subies par ses adhérents. Dans les cabinets médicaux et maisons de santé, les mots rappelant les bonnes conduites à adopter et les règles dites basiques de politesse fleurissent un peu partout depuis des mois.

Dans les hôpitaux, ce n'est pas nouveau : en première ligne, notamment aux urgences, le personnel soignant doit bien trop souvent composer avec la colère des usagers. Et s'ils sont encore préservés par rapport à leurs homologues des métropoles, les établissements aveyronnais ne passent pas pour autant entre les gouttes. La pandémie et les applaudissements aux fenêtres n'y ont rien changé. Cette semaine encore, deux dossiers de ce type étaient jugés au tribunal de Rodez.

"Des faits détestables"

"Ce sont des faits détestables, tant nos soignants ont bien d'autres soucis à gérer", rappelle Émilie Passier, substitut du procureur. Ce mardi 11 octobre, l'ancienne officier de gendarmerie n'a pas hésité à requérir de la prison ferme, six mois, pour l'un des prévenus.

Absent de l'audience, ce sans domicile fixe, né en 1996, avait été admis début septembre au centre hospitalier Jacques-Puel de Rodez à la suite d'une rixe dans un bar. Les policiers ruthénois voulaient alors vérifier si son état était compatible avec un placement en garde à vue... Avant que tout ne dégénère. Au départ des forces de l'ordre, l'homme, passablement éméché, s'en est d'abord pris au personnel, insultant et menaçant copieusement les infirmières. "Un flot de propos haineux emprunt d'éthanol", résument les enquêteurs.

Les paroles ont ensuite laissé place aux actes : un brancard puis une porte d'admission aux urgences en ont subi les frais. "Quand l'hôpital a souhaité le garder pour une plaie à la tête, tout est parti en vrille", a résumé la présidente Christine Piccinin, avant de suivre les réquisitions du ministère public en condamnant le jeune homme à six mois de prison. De surcroît, ce dernier était sous le coup d'une peine avec sursis - 1 an -, prononcée récemment par le tribunal de Mamoudzou (Mayotte) pour des violences. Elle a été révoquée.

"L'infirmière devra se blinder un peu !"

L'hôpital ruthénois ainsi que les infirmières visées ne se sont pas constitués parties civiles dans l'affaire. "C'est bien dommage", a relevé la juge. Et ce fut le même problème lors du deuxième dossier. Cette fois-ci, les faits remontent à la période Covid, en octobre 2021, et concernent le centre hospitalier de Villefranche-de-Rouergue. Un quinquagénaire était poursuivi pour des menaces à l'encontre d'un chargé de mission de service public. Une infirmière en l'état. "Je vais devoir vous casser le bras", lui aurait-il lancé alors qu'il refusait que sa mère, hospitalisée, ne suive un traitement qui lui était prescrit. "Un épiphonème dans la multitude d'agressions des personnels de santé", a commenté la représentante du ministère public.

Surtout, dans cette affaire, l'infirmière n'a pas souhaité témoigner "par peur de représailles" selon le chef de la sécurité de l'établissement, présent à l'audience. Ce dernier a indiqué que le prévenu "avait été très dur à gérer tout du long de l'hospitalisation de sa mère, alors que nous étions en pleine crise sanitaire"... Il a été condamné à 500€ d'amendes et devra également verser la même somme de dédommagements à l'hôpital. Peu avant le délibéré, la juge Christine Piccinin avait tout de même tenu à relativiser ces derniers faits : "J'ai l'impression qu'on en fait des caisses. L'infirmière devra se blinder car la problématique est désormais connue. Et elle n'a pas été menacée avec un couteau ou un scalpel !"

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