Magalie Lacoste, clef de voûte du Vieux Palais

  • Magalie Lacoste devant le Vieux Palais qui l’a vue grandir.
    Magalie Lacoste devant le Vieux Palais qui l’a vue grandir. oc
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Après dix-huit ans de fonction, elle tire sa révérence mais gardera toujours un œil bienveillant sur l’association.

L’association du Vieux Palais s’apprête à poursuivre sa route après trente ans d’existence mais sans Magalie Lacoste, son animatrice. Retour avec elle sur ces dix-huit années passées à irriguer la culture en Aveyron.

D’abord, pouvez-vous rappeler la démarche de l’association ?

Le but est de faire des propositions de qualité avec des musiciens du classique de renom pour sensibiliser le public tout au long de l’année. Concert, expo, atelier, résidence, tous les artistes ont adhéré à ces projets de proximité car la démarche est celle du partage avec un ancrage pédagogique auprès des écoles, maisons de retraite, maison d’arrêt. J’ai vécu des moments fabuleux, c’est une chance d’avoir une association locale.

Quels sont-ils ?

Je me souviens du quatuor de clarinettistes Anches Hantées équipé de matériels pour faire ressentir la musique aux personnes sourdes et malentendantes. Une fille leur a fait un câlin à l’issue du concert, c’était touchant. Un autre souvenir, à la maison d’arrêt où la salle était pleine et j’ai cru qu’on ne partait pas, on se sent utile. Je me souviens aussi d’un garçon timide qui s’est révélé suite à la rencontre avec la musique. Faire découvrir que cela peut être des métiers et que ce n’est pas inaccessible, c’est notre rôle de sensibiliser voire susciter des vocations.

Qu’en retirez-vous ?

J’ai beaucoup appris professionnellement et humainement, c’est lié. Je tiens à remercier les partenaires et bénévoles, le bureau de l’association, en particulier Philippe Meyer, c’est la caution. On a eu 3 600 auditeurs, ce n’est pas rien. Avoir créé des liens entre les publics et les artistes, être le relais, avoir fait rencontrer deux mondes, il faut continuer.

Avez- vous pris conscience de la fin de cette aventure ?

Je n’ai pas encore réalisé. J’ai vécu dix-huit années de bonheur. Cela montre qu’on peut être heureux dans son travail. Cela me touche, il y a de l’affect, des liens tissés avec des artistes, des associations, Philippe Meyer. On en fait des routes avec des artistes, le bouche-à-oreille fonctionne très bien.

Comment peut rebondir l’association ?

Il y a déjà les forces, le territoire est riche sur le plan culturel, du patrimoine. Il faut continuer à co-construire pour que le public devienne acteur, croiser les publics, aller vers de plus en plus de médiations pour partager. C’est un travail de longue haleine mais ça marche. Le projet de l’association du Vieux Palais a toujours du sens. Il faut rester humble. Toute la culture est à un tournant suite au Covid et à la situation. Il faut développer les réseaux, mener une réflexion tarifaire.

Et vous, comment envisagez-vous de rebondir ?

Je vais créer une agence d’événementiels, de façon transversale pour lier la culture, le patrimoine, la musique car il y a une richesse, c’est une force avec des villages vivants et l’accueil chaleureux des gens. Mais j’aurai toujours un œil sur le Vieux Palais avec respect et admiration qui, en centre-ville d’Espalion, symbolise cette proximité.

Olivier Courtil
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