Pourquoi le vélo a du mal à se faire son chemin dans l’agglomération de Rodez
Alors que la tendance est à la circulation douce, la place réservée au vélo sur l’agglomération ruthénoise est jugée insuffisante, par les défenseurs de la bicyclette, présent en grand nombre samedi au Festi bike Zac.
L’événement Festi bike Zac, organisé par la mairie de Sébazac, les cyclos motivés, le comité Aveyron FFC et FF vélo, ce samedi 8 octobre, a rassemblé plusieurs centaines de participants. Un vrai succès pour les organisateurs démontrant un engouement pour la pratique du vélo. Le but étant justement de sensibiliser enfants et adultes à la pratique d’un sport à la portée de tous.
"Il y a des avancées mais c’est trop lent"
Mais si l’engouement est là, se pose naturellement la question de savoir si les infrastructures suivent sur l’agglomération ruthénoise ? En clair, peut-on faire du vélo, quotidiennement, pour se rendre à son travail ou pour les loisirs ? La réponse est plutôt "non", selon plusieurs acteurs du vélo. "Ce n’est pas facile. Notre préoccupation majeure est de faire un état de la situation sur les difficultés afin de faire des propositions d’aménagement", souligne Claude Clamens, président du comité département de cyclotourisme Aveyron.
Même son de cloche de la part de Daniel Siffray, membre des Cyclo-motivés 12, l’association pour la promotion des voies cyclables en Aveyron. "C’est le binz", avoue-t-il sans détour. "On constate qu’il y a des avancées, mais c’est trop lent". Et de donner quelques exemples de points noirs, démontrant qu’il "n’y a pas de continuité sur le territoire de l’agglomération". Et certaines communes sont plus vertueuses que d’autres. Aujourd’hui, venir de Druelle à Rodez est clairement "dangereux" selon les défenseurs de la bicyclette. La route de Villefranche-de-Rouergue, sur ce tronçon, n’est pas faite pour le vélo. Idem si l’on vient depuis Agen d’Aveyron vers le piton. "Une partie de la route de Séverac, depuis la Rouquette n’est pas sécurisée. Il y a pourtant une largeur suffisante pour matérialiser une piste cyclable", note Daniel Siffray. Difficile aussi du côté d’Olemps, ajoute Danile Siffray, tandis qu’entre Sainte-Radegonde et Istournet, le cycliste peut respirer, sans trop craindre les véhicules,
La côte de la Gascarie pourrait même être citée en exemple, tellement "c’est beau", souligne Daniel Siffray, mais une glissière de sécurité, barrant soudainement la route, arrête net la course des coureurs. "Là aussi, il n’y a pas de continuité. Nous avons demandé à plusieurs reprises au Département, la mise en place d’une signalétique et d’un traçage, mais rien n’y fait. Et ça fait 18 ans que ça dure !", regrette le défenseur de la petite reine, qui n’évoque même pas le rond-point des Moutiers
Les "broutilles administratives" entre les différentes collectivités, le manque de volonté des élus expliquent en grande partie la problématique des pistes ou de bandes cyclables, autour et dans Rodez.
Car en effet si les entrées de Rodez sont compliquées pour les vélos, les principaux giratoires le sont encore plus. Que ce soit aux Moutiers, ou pire à Saint-Marc, le cycliste n’a qu’à bien s’accrocher à la selle !
Cependant, ces points noirs ne doivent pas tout occulter, selon Dominique Treilles, coprésident des Cyclo-motivés. "Seuls les élus sont décisionnaires dans cette question et je constate qu’il y a des avancées et une prise de conscience. D’ailleurs, j’ai remarqué souvent que la sécurité des usagers fait avancer la place du vélo. La nouvelle zone 20 km à Rodez, par exemple, est une zone où l’on inverse les priorités. En centre-ville, on peut donc dire que sur cette zone, la Ville donne la priorité aux piétons, au vélo et ensuite à la voiture. Cela va dans le bon sens", plaide Dominique Treilles, qui travaille étroitement avec les élus pour donner plus de place au vélo.
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