L'Espalionnaise Laetitia Sahuet trouve un accord gagnant, à Paris, entre sa nature et sa passion pour le vin

Avec un grand sourire, qui éclaire son visage, et les yeux qui pétillent, mais aussi beaucoup d’émotion, Laetitia Sahuet n’a pas oublié : "Quand j’étais petite et que je montais à la capitale pour les vacances scolaires, j’étais en admiration devant papy, qui œuvrait derrière le bar, et mamie, qui opérait, elle, en salle. Ils étaient mes héros !". Faisant partie des premiers Aveyronnais ayant rejoint Paris, ses arrière-grands-parents étaient dans la restauration, tandis que ses grands-parents maternels ont été eux donc à la tête du bar-café Le Sèvres, rue de Sèvres, dans le 7e arrondissement. C’est là, très certainement, que le virus l’a piquée...

Ayant envisagé un temps, alors qu’elle était en classe de 3e au collège d’Espalion, de tenter un CAP restauration, elle a, finalement, embrassé une tout autre carrière. Née à Rodez, voilà un peu plus de trois décennies, elle a rallié Toulouse le bac en poche. Tout d’abord pour un BTS comptabilité ("Ça pouvait toujours servir au cas où j’ai besoin de reprendre l’entreprise de papa") mais l’expérience a été de courte durée. Elle a trouvé son bonheur en école de commerce et dans le digital.

Spécialisée dans l’accessibilité web pour les handicapés chez Accor, elle a continué à se former dans ce domaine pour devenir experte, "afin de pouvoir faire des audits, en France et à l’étranger". Elle a pris de la bouteille mais, là encore, c’est ailleurs qu’elle a poussé le bouchon plus loin ! Le Covid-19 a bousculé beaucoup de choses dans sa tête et, en août 2021, elle a lancé à son amie Marie Raynaud, une Tarnaise de Lavaur rencontrée dans la Ville Rose : "L’an prochain, en septembre, on ouvre un bar à vin et cave". Chiche !..

Charcuterie, fromages, confitures, gâteau à la broche...

Le 16 septembre, le faire-part de naissance a pu être envoyé. Le bébé s’appelle Uva et il a vu le jour au 21 rue de Malte à Paris (11e arrondissement). "Cet établissement n’est pas le fruit du hasard, il n’est pas sorti comme ça du chapeau, d’un coup de baguette magique, insiste Laetitia Sahuet. J’y pense, en effet, depuis longtemps. Après les confinements liés à la crise sanitaire, j’avais besoin de voir du monde, de redonner du sens à ma vie".

Après plusieurs mois pour monter le projet et trouver le local, "avec une volonté forte de s’installer dans le 11e, le 19e ou le 20e arrondissement", l’Aveyronnaise de 32 ans propose donc, depuis quelques jours, une soixantaine de références de vins nature et/ou travaillés en biodynamie, de l’Hexagone, ainsi que d’Allemagne, d’Espagne et de Tchéquie, mais également de la charcuterie (saucisson, rillettes, terrines...), du fromage, des confitures, ou du gâteau à la broche, originaires, pour une large majorité, de l’Aveyron.

Uva, qui signifie raisin en latin, portugais, espagnol, brésilien et italien, peut accueillir une trentaine de personnes, en salle et en terrasse, tout juste à la sortie de la station Oberkampf (ligne 5 du métro), du mardi au vendredi, de midi à 15 heures et de 17 heures à 22 heures (minuit le vendredi), et le samedi de 15 heures à minuit. La clientèle est "très variée", composée d’habitants du quartier, de touristes, dont une importante représentation d’Américains.