Canet-de-Salars. Les troubadours ont enchanté le public

Dans le cadre du 17e festival "Les troubadours chantent l’art roman", l’église Saint-Pierre de Canet recevait samedi 8 octobre le groupe Maayan composé d’une voix, celle de la chanteuse Naïma Chemoul, et deux musiciens Bona Akoto aux percussions et Nawras Ibrahim à l’oud.

Avec des chansons en hébreu (préalablement expliquées en français) issues du répertoire liturgique séfarade, Naïma a embarqué le public au pays de sa grand-mère Rachel, là où elle a laissé ses racines. Issues de la poésie médiévale hébraïque andalouse, ces chansons, transmises de mère en fille, sont festives pour les mariages, hymnes mélancoliques à la beauté de la vie, à la liberté, hommages à la patrie quelle qu’elle soit, amour du pays, douleur de l’exil. Un délicieux voyage oriental bercé par les ondulations de la gorge de Naïma et celles de la musique, agrémentées de notes chaudes et sucrées comme un vrai thé à la menthe.

Si la musique est là pour souligner la voix de la chanteuse, les solos des deux musiciens ont enchanté le public : à l’oud, Nawras a offert de belles mélodies en faisant jouer ses doigts sur les cordes avec une étonnante légèreté, quant à Bona, il a forcé l’admiration des spectateurs avec ses explosions de frappes aux sonorités tantôt profondes, tantôt légères allant du pianissimo au fortissimo.

Le public, trop peu nombreux hélas, emporté par un vent aux parfums épicés a battu la mesure en frappant dans ses mains et en reprenant de petits refrains. "On avait presque envie de danser !" s’exclamèrent certains spectateurs lors du pot de l’amitié partagé à la fin du concert avec les trois artistes.