Pénurie de carburant : cinq choses à savoir pour vous aider à gérer la crise

  • Des ravitaillements au compte-goutte dans les stations. Des ravitaillements au compte-goutte dans les stations.
    Des ravitaillements au compte-goutte dans les stations. Jean-Michel Mart
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Centre Presse Aveyron

Voilà plusieurs jours que les Français jonglent avec les files d’attente et les stations-service fermées pour faire le plein. On fait le point sur les questions que soulève cette crise.

Travail, interdictions, aéroports, réquisitions, aéroports… nos réponses en cinq points.

1. Votre employeur peut-il vous sanctionner si vous ne venez pas au bureau ?

La panne sèche n’est pas une excuse pour ne pas se rendre au travail explique l’avocat montpelliérain Éric Rocheblave, spécialisé en droit du Travail : "La pénurie de carburant n’est pas le problème de l’employeur, mais celui du salarié. Et elle ne constitue en aucun cas un motif valable d’absence, ni même de retard dans le cas où vous auriez passé du temps à la recherche d’une station-service."
Pour le Code du Travail, et à l’exception d’une absence pour raison de santé, le salarié qui ne peut se rendre au travail doit pouvoir justifier d’un cas de force majeure.
Et la définition est très claire. La cause de l’absence doit être à la fois extérieure au salarié, imprévisible et irrésistible.

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2. Remplir un jerrican, une interdiction mais dans toutes les situations ?

En panne de carburant en rase campagne ou professionnel qui utilise de l’outillage à moteur thermique, on a besoin d’un bidon d’essence pour avancer.
Pourtant, les départements, dont l’Hérault et le Gard, généralisent l’interdiction de les remplir sans aucune exception.
Sollicitée, la préfecture de l’Hérault s’avoue sans réponse sur celles que le bon sens pourrait pourtant justifier.
Comme celle-ci : "En panne sèche, je fais comment ?, s’interroge cet automobiliste… interdit. Je dois pousser ma voiture jusqu’à ce que je trouve une station ou la faire transporter dans un garage ou chez moi en attendant que ça se débloque ?".

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3. Les aéroports bientôt touchés ?

Pour l’instant, la pénurie ne touche pas encore l’aérien qui a d’énormes besoins en kérosène mais cela pourrait se gâter assez rapidement.
"Jusqu’ici, ça tient, mais jusqu’à quand ?", s’interroge Emmanuel Brehmer, directeur général de l’aéroport de Montpellier Méditerranée.
La situation pourrait devenir très tendue pour les vols intérieurs qui, contrairement aux départs vers l’étranger ne peuvent pas faire le plein hors de France.

Réquisitions et début de négociations

Quinze jours après le début conflit dans les raffineries, la France est toujours en panne sèche. Mais lorsque l’on se retournera sur cette séquence, la journée de ce mercredi 12 octobre se révélera peut-être avoir été décisive. En effet, alors que les premières réquisitions ont commencé, une première rencontre a eu lieu entre la CGT et TotalEnergies. Elle n’a pas débouché sur un accord mais sur une amorce de dialogue jusque-là impossible. Alors que mercredi après-midi, le syndicat FO annonçait rejoindre la CGT dans la grève. Mercredi soir, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, annonçait que le syndicat ira en référé ce jeudi 13 octobre contre les réquisitions.
 

4. Les réquisitions vont-elles changer la donne ?

Débutées mercredi à la raffinerie d’Esso-ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon en Normandie, les premières réquisitions du personnel n’auront qu’un effet très limité pour les automobilistes.
Premièrement elles ne touchent pour l’instant qu’une infime partie des raffineries en grève. Deuxièmement, elles ne concernent que Esso-ExxonMobil, à la faveur d’un accord trouvé entre des syndicats et le patronat. Ce qui n’est pour l’instant pas le cas chez Total.

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5. Combien de temps pour réapprovisionner les stations-service après la grève ?

Dans un scénario de levée totale des piquets de grève, soit dans le cadre d’une négociation ou des réquisitions, les Français continueraient encore plusieurs jours à devoir prendre leur mal en patience pour faire le plein. En début de semaine, Jean-Marc Durand, directeur du raffinage Europe Total Energies, a évoqué le fait qu’un retour à la normale prendrait "une grosse semaine" si la situation venait à se débloquer totalement aujourd’hui…
Une citerne de 41 000 litres remplit une station pour une journée. Même en débloquant une part des 13 millions de tonnes de carburant réparties dans 89 points de stockage, la SAGESS (gestion des stocks pétroliers), ne peut combler la demande et remplir le tiers de stations vidées.

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 1 année Le 13/10/2022 à 10:18

Cette grève est révoltante quand on connaît les rémunérations et les primes des salariés et quand on connaît la généreuse augmentation de 52 % que s'est octroyé le PDG de Total portant son salaire annuel à 5,9 millions d'euros ! ! !
Quelle honte ! ! !
Des nantis qui n'hésitent pas à nuire au pays et aux Français pour augmenter leurs profits personnels !
Quel égoïsme et quel manque de solidarité à un moment où le pays en aurait bien besoin ! ! !