Prades-d'Aubrac. Aveyron : la race aubrac bientôt dans les steppes de Mongolie

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  • Les éleveurs mongols ont visité l’estive de Sylvain Combettes.
    Les éleveurs mongols ont visité l’estive de Sylvain Combettes.
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Olivier Courtil

En marge du sommet de l’élevage à Cournon, des éleveurs de Mongolie ont rencontré leurs homologues de la race aubrac.

Et si la race aubrac se retrouvait au milieu des yacks sur les steppes de Mongolie ? Ce qui semble sortir tout droit d’une aventure de Corto Maltese, semble bien réel depuis la venue d’une vingtaine de professionnels de l’élevage de Mongolie partie à la rencontre de leurs homologues de la race aubrac. Une première prise de contact avait eu lieu voici quelques années, concrétisé à l’occasion du sommet de l’élevage à Cournon début octobre où la Mongolie fut justement le pays invité d’honneur.

Ainsi, la délégation mongole s’est rendue la veille de l’ouverture du Sommet de Cournon, sur une estive d’un éleveur aveyronnais pour témoigner de son intérêt. "C’était bien et intéressant. Ils sont venus voir notre fonctionnement, l’estive en été, à l’intérieur en hiver, interroger sur le rendement, le transport… Là-bas, il fait vraiment froid, jusqu’à – 30° alors ils vont essayer d’intégrer des aubracs pour les croiser avec leur race rustique", raconte Sylvain Combettes, éleveur à Huparlac qui a reçu la délégation sur son estive dans le Puy-de-Dôme.

Déclaration d’intention

L’espoir d’un croisement donc, dans un pays qui, dans un système nomade à 99 %, en est à ses balbutiements. "Il n’y a pas de points d’eau, de clôtures, le terrain est sec sans bâtiments. Seulement 10 % de leurs bovins sont déclarés", poursuit l’éleveur aveyronnais.

Un accord a été établi entre l’Upra aubrac et ce pays du bout du monde sur la base "d’une déclaration d’intention", indique Yves Chassany, président de l’Upra Aubrac. Et d’ajouter : "C’est très positif car ce pays a un fort potentiel. Un travail d’accompagnement sera nécessaire soit sous la forme d’échanges avec des jeunes éleveurs soit des retraités."

Contexte géopolitique

Reste l’incertitude liée à la guerre en Ukraine. "Il faut attendre l’éclaircissement au niveau géopolitique. D’autres pays où nous avons envoyé des aubracs comme le Kazakhstan, la Sibérie et les pays de l’Est en Europe sont tombés à zéro et ont besoin de renouveler leur cheptel mais le climat demeure incertain."

En attendant de s’aventurer sur les steppes de Mongolie, la race aubrac peut s’enorgueillir d’être l’unique race à voir sa production augmenter (2,5 % encore cette année). "Le sommet de Cournon a été très apprécié par les éleveurs qui ont pu mener un travail de séduction important. Le concours organisé le dernier jour en matinée, habituellement peu suivi, a connu cette fois une grosse fréquentation. La race aubrac a une bonne image avec une production reconnue. Ce sont des signaux d’espoir pour l’installation d’éleveurs, ça donne envie de continuer le travail sur la génétique de la race", conclut Yves Chassany qui se félicite aussi de la reprise du marché des broutards notamment avec l’Algérie bien que "cela soit absorbé, comme pour toutes les professions, par l’inflation."

83

En pourcentage, la place de l’élevage dans la production agricole de la Mongolie qui représente 13 % de l’activité économique du pays. Celui-ci est trois fois plus étendu que la France, et compte 67 millions d'animaux dont 5 millions de bovins pour 3,4 millions d'habitants. 

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