Pénurie de carburant : "compromis" chez Total, cinq raffineries toujours à l'arrêt
La CFDT et TotalEnergies ont trouvé un "compromis" lors des négociations salariales entamées jeudi soir à l'initiative du groupe pétrolier, pressé par le gouvernement de débloquer le conflit social en cours dans le secteur, alors que la CGT, dénonçant une "mascarade", refuse tout accord et promet de continuer la grève. Cinq raffineries sont toujours en grève alors que des appels à la grève générale ont été lancés pour mardi 18 octobre.
Un accord sur la table chez TotalEnergies
Sous pression du gouvernement et d’une grève qui dure depuis 18 jours, la direction de TotalEnergies a convié les quatre syndicats représentatifs à négocier dans la nuit de jeudi à vendredi. CFDT et CFE-CGC sont favorables à un accord, la CGT a dénoncé "une mascarade".
À l’issue de plusieurs heures de pourparlers, un représentant de la CFDT a annoncé qu'un compromis avait été trouvé avec la direction de TotalEnergies sur une augmentation des salaires de 7%, contre 6,5% auparavant et 3 000 à 6 000 € de prime.
Cinq raffineries toujours à l'arrêt
Cinq raffineries, sur sept en France, restent à l’arrêt, ainsi que plusieurs dépôts dont un immense près de Dunkerque, appartenant à TotalEnergies. Seule une raffinerie a vu la grève s’arrêter jeudi, celle de Fos-sur-Mer appartenant à Esso-ExxonMobil. Les grévistes de celle de Gravenchon-Port-Jérôme l’ont en revanche reconduite.
Un appel à la grève générale
Le mouvement des raffineries s’est mué en appels à la grève générale, et mardi 18 octobre devrait être l’occasion d’une grande journée de grève nationale, des transports aux fonctionnaires, après l’appel lancé jeudi 13 octobre de quatre grands syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU) et de plusieurs organisations de jeunesse. La grève de mardi touchera en particulier la SNCF et la RATP.
"La mobilisation gagne des secteurs de plus en plus nombreux dans le privé comme dans le public. Elles et ils obtiennent par leurs actions avec leurs organisations syndicales l'ouverture de nouvelles négociations et des avancées salariales significatives. C'est aujourd'hui qu'il faut se mobiliser dans tous les secteurs professionnels, public comme privé", dit la CGT dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
"L'heure du bras de fer"
"L'heure du bras de fer est venue", avait estimé plus tôt la députée de Seine-Saint-Denis (LFI) Clémentine Autain sur France 2, alors qu'une "Marche contre la vie chère et l'inaction climatique" est prévue dimanche à Paris à l'appel des partis de gauche, notamment. (Reportage Elizabeth Pineau, Forrest Crellin, Pascal Rossignol et Caroline Pailliez, rédigé par Bertrand Boucey, Myriam Rivet et Sophie Louet, édité par Matthieu Protard, Jean-Stéphane Brosse)
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