Rodez. Aveyron : dans l’univers bio de Valentin Henry, ingénieur devenu maraîcher
Valentin Henry, ingénieur dans le monde automobile, a tout quitté pour se consacrer à sa nouvelle passion : la production de légumes bio en Aveyron. Il les vend sur le marché hebdomadaire du samedi à Rodez, pour le compte de la ferme Biotenga, où il travaille depuis deux ans.
Tout plaquer. Son métier et sa ville. Valentin Henry l’a fait, avec son épouse. Ingénieur dans le secteur de l’automobile, le jeune homme de 30 ans se retrouve désormais à vendre des légumes bio sur le marché de Rodez. Ce n’est pas une corvée, mais un pur bonheur, qui s’entend quand Valentin Henry parle de son nouveau job.
Il y a deux ans, il quittait Paris pour réfléchir à l’urgence climatique et donner un sens à sa vie. Il a atterri à Livinhac-le-Haut (près de Decazeville), à la ferme Biotenga. Une ferme où il noue directement avec ses aspirations. Être près de la nature. Cultiver la vie, la regarder pousser pour la partager.
À la ferme, pas de produits chimiques, tous les intrants sont naturels et le désherbage se fait à la main. "C’est une tradition familiale que d’associer les animaux et la production végétale à Biotenga. On utilise les bouses de vaches, les urines riches en azote et la paille qui vont se décomposer pour nourrir le sol. Sur le marché, on ne vend que ce qu’on produit", dit-il dans un sourire.
"En France, on a tout pour produire"
Au marché de Rodez, il ne ménage pas ses efforts pour conseiller, informer ou tout simplement discuter avec ses clients. Et de poser la question : "Qu’est-ce que vous voulez défendre en achetant vos légumes ?" Donner du sens à ce qu’on fait, toujours. "Acheter des haricots bio venus du Kenya parce que c’est moins cher est un non-sens, si l’on prend en compte l’empreinte carbone", soutient le jeune homme.
Convaincu que plus les personnes achètent du local, plus la production bio ira en augmentant, Valentin Henry participe à ce cercle vertueux en encourageant autour de lui. "Vous vous rendez compte que notre production alimentaire est importée à 50 % ? En France, on a tout pour produire. Il faut donc inviter les jeunes à s’installer", souligne-t-il.
L’installation de jeunes maraîchers devient même une urgence, selon l’ancien ingénieur. "La moitié des producteurs qui partent à la retraite ne sont pas remplacés", met-il en garde. C’est d’ailleurs le cas de Laurent Remes, le patron de Biotenga. Dans huit ans, il aura quitté le métier, en espérant trouver un nouvel associé. Pour l’instant, la ferme (un Gaec) compte trois associés et trois salariés, dont Valentin Henry qui deviendra associé, en décembre.
"Un apprentissage long…"
En attendant, Valentin Henry continue d’apprendre le maraîchage. "C’est un apprentissage long, c’est un métier complexe. Mais j’ai de la chance d’être dans une ferme qui a de l’expérience, où il y a de la curiosité. J’apprends beaucoup, tout le temps", déclare-t-il.
Cet été, par exemple, il a participé à valoriser l’excédent de la production de tomates, pour en faire des sauces et les vendre sur le marché. À Biotenga, chacun des associés et des salariés apporte son savoir-faire. Un peu à l’image de ce qu’avait fait Laurent Remes.
Le jeune homme qui s’est installé en bio en 1995 avait surpris, à la fois ses parents, Monique et Jean, et son entourage. À cette époque, faire du bio, constituait une révolution. Et peu de gens y croyaient… Deux ans plus tard, Laurent s’installait sur le marché de Rodez, qu’il n’a plus quitté depuis.
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