Grève dans le nucléaire, redémarrages de réacteurs ralentis : des conséquences "lourdes" cet hiver ?
EDF a décidé de repousser le redémarrage de cinq réacteurs nucléaires suite à une grève qui se poursuit depuis trois semaines dans ses centrales. La production électrique va-t-elle être impactée cet hiver ? S'il y a une prolongation du mouvement social, oui, avertit RTE.
Ce samedi 15 octobre, EDF a annoncé repousser le redémarrage de cinq de ses réacteurs nucléaires à cause d’un mouvement social. Sont concernés les sites de Cattenom en Moselle, Cruas en Ardèche, Saint-Alban en Isère et Tricastin dans la Drôme. Ce report va de un jour à près de trois semaines selon les réacteurs.
Vendredi 14 octobre, EDF a indiqué que des mouvements de grève – dont la revendication principale est une augmentation de salaire, comme dans les raffineries TotalEnergies et Esso-ExxonMobil – touchaient six de ses centrales nucléaires depuis trois semaines. L’entreprise s’inquiète d’un possible impact sur le retour en production de ces réacteurs, mis à l’arrêt pour maintenance, alors que la France se prépare à des tensions sur son réseau électrique cet hiver.
Pour l’heure, cette grève n’a pas d’incidence pour le grand public et pèse essentiellement sur les finances d’EDF. "À l’heure actuelle, les usagers ne voient pas l’impact de cette grève quand ils allument la lumière chez eux, ce n’est pas comme avec la grève chez TotalEnergies", confirmait ce samedi 15 octobre à France Info Julien Lambert, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.
Mais pour RTE, "pour les mois de décembre et janvier, le mouvement social fait néanmoins peser une hypothèque réelle sur la disponibilité du parc au cours du mois de novembre, en retardant de deux à trois semaines les nombreuses remises en service attendues autour de la Toussaint".
Selon le gestionnaire du réseau, la situation restera tendue jusqu'à la mi-novembre. Ensuite, tout dépend de la dutrée de ce mouvement social. S'il persiste, alors il "aurait des conséquences lourdes sur le coeur de l'hiver".
Le parc nucléaire français sera-t-il prêt pour l’hiver ?
En pleine crise de l’énergie, la Première ministre Élisabeth Borne avait mis la pression sur EDF, il y a quelques semaines, afin d’accélérer la remise en état du parc nucléaire français, fragilisé par des problèmes de corrosion sur certains réacteurs et par un calendrier de travaux freiné par le Covid-19. Et ce alors que la production hydraulique est amoindrie à cause de la sécheresse de cet été. Mais ce mouvement social pourrait donc créer un nouveau contretemps dans la "reprise" de la production dans les centrales, selon RTE, alors que se sont ouvertes ce mardi 18 octobre les négociations salariales des entreprises du secteur de l’énergie.
Pour l'instant, il y a "un très faible risque pour la sécurité d'approvisionnement des deux prochaines semaines et un risque modéré début novembre", dit RTE, qui a affiné ses précédentes prévisions de production du parc nucléaire : 25 à 30 gigawatts (GW) fin octobre et 26 à 33 GW mi-novembre. Et l'avancement des travaux de maintenance pour corrosion permet d'espérer 45 GW "au coeur de l'hiver".
A l'heure actuelle, le parc nucléaire d'EDF disponible s'établit à environ 46%, soit 28,5 GW sur un total de 61,4 GW possibles.
Mi-novembre, RTE réactualisera ses prévisions.
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