Sud-Aveyron : 40 ans après novembre 1982, les crues du Tarn mieux anticipées par la Ville de Millau

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  • Les campings font partie des premiers appelés lorsque l’alerte est déclenchée.
    Les campings font partie des premiers appelés lorsque l’alerte est déclenchée.
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Maxime Cohen

Depuis la crue historique connue à Millau, les systèmes de gestion ont bien progressé.

Dans quelques jours, la Ville de Millau organise son traditionnel exercice d’alerte au risque inondation. Appel, SMS, liste automatique… Des moyens qui ont bien changé depuis une quarantaine d’années et la crue historique qu’a connue Millau, en novembre 1982.

Lorsqu’elle frappe la cité du gant, les outils d’alerte sont bien loin de ceux disponibles aujourd’hui. Yvan Dutheil, suit le dossier depuis 40 ans pour la Ville de Millau. "Au début, tout était manuel, se souvient-il. On n’avait pas de bulletin météo aussi précis, on calculait l’onde de crue avec des abaques." D’où, en partie, le manque de préparation de la commune, lorsque le Tarn est sorti de son lit. Depuis cet événement exceptionnel, beaucoup de chemin a été parcouru, tant par la technologie que par les aménagements réalisés à Millau. "Dans un premier temps, on a recalibré les différents aménagements des berges, puis on a modélisé la crue pour faire en sorte de la canaliser et de réduire les dégâts lorsqu’elles sont petites et moyennes, entre Cureplat et le pont submersible", détaille Yvan Dutheil.

Puis, le stade d’eaux vives est arrivé. Terrain de jeu idéal pour les kayakistes, qu’ils pratiquent le freestyle ou le slalom, il est aussi un outil essentiel dans le dispositif de gestion des flux sur le Tarn. "C’est aussi un chenal de crue, il y en a aussi un petit à sec sur l’îlot central." Cela s’ajoute aussi à l’ouverture d’une arche du pont Lerouge dans les années 2000. "Elle permet, rive gauche, de réduire de 50 cm une crue et de 20 cm une crue centennale", éclaire l’expert.

Enfin, les derniers aménagements pour mieux gérer la montée des eaux sont intervenus lors de la réfection des quais, sous le mandat municipal précédent. "Des éperons faits artificiellement ont été enlevés, cela représente presque 20 000 m3 pour retrouver les berges comme elles étaient avant", ajoute Yvan Dutheil.

En plus de ces travaux, toute la chaîne d’alerte a été optimisée pour une prévention des crues plus anticipée. Lui, qui regarde la météo deux fois par jour même lorsqu’il fait beau, peut anticiper la montée des eaux "entre 8 et 10 heures avant qu’elle arrive à Millau".

Une chaîne bien huilée

Lorsqu’elle est anticipée, toute une chaîne se met en route. Les SMS aux habitants (lire encadré), les entreprises et services inondables évacués… "Le plan communal de sauvegarde en place depuis une quinzaine d’années permet de savoir précisément qui fait quoi, dans le bon ordre à chaque stade de la crue", ajoute Yvan Dutheil.

Après un été sec, les observateurs espèrent des petites pluies régulières, afin que de gros épisodes ne viennent pas d’un coup, perturber les lits des rivières. "Si des pluies diluviennes arrivent comme en 1982, les sols humides pourront mieux absorber l’eau", conclut l’expert millavois.

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