Jean-Louis Chauzy : "Bosch ne doit pas laisser passer l'opportunité de l'hydrogène"

Pour le président du Ceser (Conseil économique, social et environnemental) d'Occitanie, Jean-Louis Chauzy, si le groupe Bosch ne maintient pas le site d'Onet-le-Château à au moins "500 salariés ou plus, et que ce chiffre tombe à 200 ou 300, Stuttgart (siège du groupe Bosch en Allemagne), ne peut pas maintenir une usine en Aveyron". " L'avenir de la filière automobile en Aveyron et celui de la Mecanic Vallée sont en jeu, poursuit-il. Nous avons déjà perdu des centaines d'emplois en quelques années."

"L'industrie automobile connaît la plus grave crise de son histoire"

"L'industrie automobile connaît la plus grave crise de son histoire. Et l'annonce de l'Europe de stopper la vente de voitures neuves équipées de moteurs thermiques d'ici 2035 est une contrainte de plus que personne n'avait anticipé. Faire un seul choix technologique, tout miser sur l'électrique est une erreur. Les minerais nécessaires à la fabrication des batteries sont de plus en plus chers et il s'agit de matières premières qui sont épuisables", souligne Jean-Louis Chauzy. Le président de Ceser regrette ainsi que "les constructeurs automobiles n'ont pas été écoutés. Nous sommes aujourd'hui sans plan B. Et les équipementiers sont en train de supprimer des effectifs."

Vers un comité de suivi ?

Pour autant, l'option du développement de la filière hydrogène et en particulier au sein du site d'Onet-le-Château apparaît comme "une opportunité qu'il ne faut pas laisser passer". "Avec Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, nous allons demander la mise en place d'un comité de suivi qui sera présidé par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique et par Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, à la fin du mois de novembre." Et le président du Ceser d'affirmer sa volonté de demander à Bosch "la fabrication de nouveaux produits sur le site qui s'inscrivent dans le cadre de la transition écologique."

"Oui, Bosch a la volonté de préserver le site d'Onet-le-Château

"Oui, Bosch a la volonté de préserver le site d'Onet-le-Château. Mais pour cela, il faut dégager des moyens sur l'innovation pour muscler la compétitivité du site", et ce, malgré les craintes du syndicat Sud qui déplore le report pour deux ans, au moins, du projet Fresh 2. Projet qui prévoit le développement d'un système d'alimentation fonctionnant à l'hydrogène pour, notamment, la réfrigération des camions. Il devait générer, en 2025, 125 équivalents temps plein et 246 entre 2027 et 2029. 

Malgré cette annonce, Jean-Louis Chauzy se montre confiant. "La question des mobilités décarbonées est au coeur des préoccupations d'aujourd'hui. Par exemple, Airbus est entrain de préparer le décollage d'un avion qui fonctionne à l'hydrogène vert d'ici 2035. Ce que l'on fait pour l'avion, pourquoi ne pas l'appliquer à la voiture ?" Reste aujourd'hui à concrétiser cette volonté, "de s'inscrire dans une démarche industrielle et pas seulement être là pour réparer les territoires une fois que les usines ont fermé".