Scandale du Levothyrox : le laboratoire Merck mis en examen pour "tromperie aggravée"

  • La formule du médicament avait été changé, entraînant des effets secondaires chez des milliers de patients.
    La formule du médicament avait été changé, entraînant des effets secondaires chez des milliers de patients. Archives CP - AFP- Rémy Gabalda
Publié le
Reuters

Le laboratoire pharmaceutique avait changé la formule de son traitement à base d'hormones thyroïdiennes Levothyrox en 2017. Par la suite, des milliers de patients avaient ressenti des effets secondaires.

Ce mardi 18 octobre 2022, la juge d'instruction du pôle santé du Tribunal judiciaire de Marseille a décidé de mettre la société Merck en examen pour 'tromperie aggravée" après avoir entendu son président auparavant, dans le cadre de l'enquête en cours au sujet des informations fournies au moment du changement de formule de son traitement à base d'hormones thyroïdiennes Levothyrox en 2017.

Cette mise en examen "est assortie d'un contrôle judiciaire" : Merck devra verser une caution de 4,3 millions d'euros et "fournir une garantie bancaire à hauteur de sept millions d'euros", a déclaré à Reuters la directrice de la communication du groupe Merck, lequel se laisse "la possibilité de donner toute suite qu'elle estimera nécessaire".

Une information judiciaire contre X pour "tromperie aggravée, blessure involontaire et mise en danger d'autrui" est instruite depuis mars 2018 par le pôle de santé publique du tribunal judiciaire de Marseille. 

La formule du Levothyrox a été changée en mars 2017 en France, où environ trois millions de personnes prennent ce traitement pour compenser un défaut de production d'hormones par la thyroïde. A l'été 2017, des milliers de patients ont commencé à signaler des effets secondaires parfois très gênants (fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires, perte de cheveux) et ont lancé plusieurs actions en justice.

Après une décision du tribunal d'instance de Lyon favorable au laboratoire Merck, la Cour d'appel de Lyon l'a jugé en 2020 responsable de ce "défaut d'information" et l'a condamné à verser 1.000 euros de dommages et intérêts à plus de 3.000 plaignants.

Merck précise que cette mise en examen pour tromperie aggravée "ne concerne en aucun cas la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox" et rappelle "qu'aucun jugement n'a été rendu à ce stade de la procédure pénale".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?