Aveyron : trois ministres au congrès des élus de montagne à Pont-de-Salars ces jeudi et vendredi

Qu’est-ce que l’Association nationale des élus de la montagne ?

La loi Montagne a été promulguée le 9 janvier 1985. Elle reconnaît avec la spécificité « montagne » un droit à la différence et la nécessité d’adapter les dispositions générales aux particularités de près de 25 % du territoire français. C’est sur cette base que l’association nationale des élus de la montagne (Anem) est née.

Sa principale mission vise à pérenniser les principes de cette loi et à donner aux collectivités des moyens d’action renforcés pour défendre les enjeux économiques, sociaux, environnementaux et culturels des territoires des massifs. Forte de ses 6 000 membres, maires, conseillers communautaires, départementaux et régionaux, ainsi que des parlementaires, membres de droit, l’association regroupe aujourd’hui quelque 4 000 communes et EPCI, 40 départements, 7 régions et 240 parlementaires. Parmi lesquelles la majorité des villages aveyronnais, intégrés au Massif central. Le sénateur Alain Marc est d’ailleurs au comité directeur de l’association.

L’Anem est reconnue par l’État comme un interlocuteur qualifié sur toutes les questions relatives à la montagne et à l’aménagement du territoire. Depuis 2020, sa présidence était assurée par la députée des Hautes-Pyrénées Jeanine Dubié. Mais n’ayant pas été réélue lors des dernières législatives, elle devrait céder sa place lors du congrès de cette fin de semaine à Pont-de-Salars.

Pourquoi le 38e congrès se tient-il à Pont-de-Salars ?

À cette question, Jean-Claude Anglars n’en fait pas secret : « C’est un hommage à Jean Briane ». Décédé en 2021, à l’âge de 91 ans, ce combattant de la première heure pour la ruralité et figure de la politique aveyronnaise, fut l’un des premiers présidents de l’association.

Cela remonte au temps de sa députation, entre 1986 et 1988. « On peut même le considérer comme l’un des instigateurs du mouvement. Avec celui-ci, il s’est calqué sur le modèle agricole pour faire droit à une certaine différence des communes intégrées à un massif montagneux », explique Jean-Claude Anglars. Un hommage lui sera ainsi rendu durant les discours.

Quelles sont les trois ministres attendues ?

Ce jeudi 20 octobre, et vendredi 21 octobre, plus de 400 élus locaux sont attendus à Pont-de-Salars. La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ouvrira les débats et le président du Département, Arnaud Viala, a également prévu d’intervenir durant les deux jours.

Mais les regards seront surtout tournés vers trois ministres qui ont annoncé leur présence : Caroline Cayeux, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales, Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, et Dominique Faure, secrétaire d’État chargée de la Ruralité.

"Nous avons de nombreuses propositions à leur faire", annonce Jean-Claude Anglars. À noter également que de nombreux dirigeants de grandes entreprises sont attendus. La présidente de la Fédération française des Télécoms (FFT), Liza Bellulo, viendra présenter les chiffres du déploiement des opérateurs numériques et discuter de la question des zones blanches à résorber. Le président du Groupe La Poste, Philippe Wahl, sera également présent.

Quels sujets seront évoqués ?

"Terre d’envie, territoire de vie" : voilà le thème choisi par l’Anem pour animer ces deux jours de congrès. Pour cette 38e édition, quatre tables rondes donneront la parole à des élus et des experts des domaines du tourisme, de l’urbanisme, du transport ou de la santé.

Plus précisément, seront évoqués : l’étude "La montagne en transition, stations thermales, nouvelle destination bien-être", les conséquences attendues de l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN), les solutions pour les mobilités décarbonées et l’accès aux soins dans ces territoires de montagne et ruraux.

Le sénateur aveyronnais Jean-Claude Anglars prendra notamment la parole sur ce dernier sujet avec pour exemple notre département et sa bataille pour attirer des médecins généralistes et spécialistes.