Football : un rouge qui pose question à Rodez

En terre normande, il n’y a pas que le résultat qui a causé de sérieux maux de tête à Laurent Peyrelade et ses joueurs. En effet, au sortir de cette partie face à Caen, le technicien aveyronnais s’est montré extrêmement énervé envers les diverses décisions prises par le corps arbitral dirigé par Guillaume Paradis, samedi soir. Et notamment une en particulier, à savoir, le carton rouge sorti à l’encontre de l’habituel piston gauche, replacé en latéral dans une défense à quatre pour l’occasion, Akim Abdallah. Pour lui, cette expulsion, qui fait suite à un tacle à retardement pas forcément dangereux au milieu du terrain, n’aurait jamais dû exister : « C’est déjà dur de jouer à onze contre onze, alors à dix… C’est encore plus difficile. Le rouge change énormément la donne sur ce match-là. Si nous, on prend un rouge sur cette faute, Ntim doit en prendre un aussi à la fin et Abdi doit prendre un jaune avant notre expulsion. »

Par ces mots, Peyrelade a voulu souligner une prétendue différence de traitement de la part des arbitres entre les petites institutions, comme Rodez, et les plus grands clubs du championnat. « Ça m’énerve. La différence de statut des joueurs et des clubs rentre en ligne de compte à un certain moment. Mais bon, c’est comme ça toutes les saisons. C’est surtout la disproportion des décisions qui m’énerve », a-t-il, par ailleurs, lâché en conférence de presse.

Des grosses écuries aussi sanctionnées dans les faits

Mais alors, est-ce vrai ? Les meilleures écuries de Ligue 2 bénéficient-elles d’un traitement de faveur de la part des hommes en jaune ou noir ? Au premier regard du classement des cartons rouges distribués par club (voir ci-dessous), il est difficile d’appuyer ces propos. En effet, les deux équipes qui ont écopé le plus de rouges depuis le lancement de la saison (7) ne sont nulles autres que Saint-Etienne et Metz. Deux grands clubs français, donc. Ce chiffre est bien entendu à relativiser, notamment pour les Verts, puisque le prochain adversaire du Raf en Coupe de France (samedi, à 15 heures) avait totalement dégoupillé face au Havre lors de la 4e journée, en enchaînant les énormes fautes, ce qui lui avait valu trois cartons de la plus sévère des couleurs dans le même match.

Dans ce classement, Rodez figure, lui, à la 7e place, avec trois expulsions enregistrées en 13 journées (Pierre Bardy, Rémy Boissier, et Akim Abdallah). Soit seulement deux de moins que sur l’entièreté de la saison passée.

Un sentiment d’accumulation

Si Laurent Peyrelade s’est montré agacé envers l’arbitrage en Normandie, ce n’est pas la première fois de la saison que cela arrive. Il avait, en effet, déjà exprimé son sentiment à ce sujet après, notamment, les matchs face à Nîmes et Pau. Des paroles tantôt justifiées, tantôt moins, qui traduisent une certaine lassitude sur la durée. Peyrelade a la sensation que les décisions tournent toujours dans le même sens, et il l’exprime. Il faut dire, cette fois, que les chiffres ne vont pas pour le contredire. Si Rodez est la septième formation la plus sanctionnée d’un rouge en Ligue 2, elle est également la cinquième à concéder le plus de penalties cette saison (3).

Alors, le Raf est-il particulièrement indiscipliné depuis le 30 juillet dernier ou souffre-t-il d’un traitement quelque peu différent à cause de son statut ? Cette question, Laurent Peyrelade semble se l’être posée et y avoir vite répondu…