Internet mobile : comment le New Deal Mobile et les pylônes 4G multi-opérateurs gomment les zones blanches

Ce vendredi 21 octobre 2022, un pylône 4G multi-opérateurs a été inauguré à Salles-Curan, une commune d'un peu moins de 2 000 habitants en présence de la Secrétaire d'Etat en charge de la Ruralité, Dominique Faure.

Une avancée en matière de téléphonie mobile réalisée grâce à l’accord New Deal Mobile. Explications.

1. Qu'est-ce que le New Deal Mobile ?

Les quatre opérateurs Orange, Bouygues Télécom, SFR et Free, ont signé en janvier 2018 un accord historique ou New Deal Mobile avec l’Éta et l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) pour accélérer la couverture mobile. Cet accord permet à très court terme de trouver une solution pour les nombreuses communes du programme zone blanche qui ne disposent pas encore de pylône. 

2. Objectif : mettre la 4G partout

Ce programme de 3 milliards d’euros a été signé entre les opérateurs et les pouvoirs publics, pour enrayer la fracture numérique.

Il vise à mettre la 4G partout, en remplacement de la 3G. Mais aussi à implanter 5 000 nouveaux pylônes dans les zones blanches, à l’horizon 2027, et à renforcer la couverture sur les axes routiers et ferroviaires.

En Aveyron, ce sont ainsi 79 pylônes mutualisés qui, entre 2018 et 2024, auront été construits par les opérateurs. 39 sont à ce jour opérationnels. Il en reste encore 40.

3. Comment ça marche ?

Au titre de ce plan, chaque opérateur a l’obligation de déployer 5 000 nouveaux sites mobiles d’ici 2027, à raison de 600 à 800 sites par an, en construisant de nouveaux pylônes dans les zones arrêtées par les pouvoirs publics.

Le gouvernement a fait le choix de s’appuyer sur les élus, qui sont les plus à même d’apprécier la réalité effective de la couverture mobile sur le terrain, pour identifier les zones à équiper en priorité.

Sur cette base, l'Etat prend des arrêtés qui obligent les opérateurs à construire les équipements dans un délai maximal de deux ans.

4. Ou en est-on ?

• 96 949 sites mobiles sont déjà en 4G sur les 98 457 sites mobiles tous opérateurs confondus en France ; plus de 98 % des sites des opérateurs ont donc été convertis en 4G
• Les opérateurs ont construit ou passé 42 354 sites en 4G depuis le début du New Deal Mobile.
• Les opérateurs doivent construire plus de
  3 590 nouveaux pylônes d’ici mi-
  2023. À ce jour, plus 1 970 pylônes mutualisés sont construits et activés.

5. L’internet mobile en France en chiffres ?

• C'est 81,6 millions de cartes SIM en service au 31 juin 2022 
• 12 giga-octets consommés par mois en moyenne par un abonné 4G en 2022 
• Le débit mobile moyen atteint 71 Mbit/s au 30 juin 2022 sur l’ensemble du territoire et 47Mbit/s dans les zones rurales grâce au New Deal Mobile

6. Créer de l'attractivité dans les zones rurales, un enjeu

Depuis la crise sanitaire du Covid-19, les mentalités des Français ont évolué. Avec les périodes de confinement, beaucoup ont vu l'opportunité de prendre un tournant dans leur vie professionnelle en décidant de privilégier la qualité de vie.

Les zones rurales ont de nouveau le vent en poupe. La couverture haut débit permet de développer l’activité et la compétitivité des entreprises et salariés. Et permet de développer des emplois dans des zones jusqu’alors reculées mais offre également un gain de productivité dans l’échange rapide de données, le stockage, facilite les appels téléphoniques et vidéo pour le travail collaboratif, le télétravail ou les visioconférences. 

7. Et la 5G ? "Là où elle est utile"

Si la 4G continue son déploiement en Aveyron, sa petite sœur de la cinquième génération pointe timidement le bout de son nez. "La 5G se développe mais de manière différente", note Michel Combot, le directeur général de la Fédération française des Télécoms. "Elle est ciblée d’une part sur les zones où il y a beaucoup de trafic, là où la 4G risque d’être bientôt saturée, comme par exemple à Rodez, Millau dans le département, et d’autre part vers les entreprises, sur des zones économiques".

Par ailleurs, l’empreinte environnementale est également mise dans la balance. "Si une antenne n’est pas utilisée, elle va consommer de l’énergie pour rien. L’enjeu est de bien cibler le déploiement de la 5G là où c’est utile", indique encore le directeur général de FFTélécoms.